FENETRE
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ture religieuse, bien qu'elles soient comprises sous des voütes comme
les fenetres des eglises (voy. SALLE). Les architectes des X1118 et xive
siecles nemployaient pas ce systeme de claires-voies vitrees dor-
mantes, avec chassis ouvrants, dans les grandes salles seulement: nous
voyons des fenetres de dimension mediocre ainsi disposees dans des
habitations. Les deux volumes sur Fmfclzitecture civile et domestique de
MM. Verdier et Gattoisf nous en fournissent de nombreux exemples,
bien qu'ils n'aient pu les reunir tous.
Il existe au second etage de la porte Narbonnaise, a Garcassonne,
batie vers 1285, une salle mediocrement haute entre planchers, eclairee
du cote de la ville par des baies qui nous presentent un diminutif des
fenetres de la grand'salle de Sens. La partie superieure de ces baies
(fig. 40) recevait des vitraux dormants. A Finterieur, derriere le lin-
teau A, etait etablie une traverse de bois B (voy.la coupe G) sur laquelle
venaient battre en feuillure deux chässis ouvrants. Un montant de
bois, maintenu par un assemblage sous cette traverse et par un goujon
sur le renfort D, pose derriere le meneau, etait muni des gäches rece-
vant les targettes des cbassis ouvrants. Ces chässis ouvrants n'ayant
pas de jets d'eau, et ne recouvrant pas l'appui E (voy. le detail G), mais
battant contre cet appui a Pinterieur en H, la pluie qui fouettait contre
les vitrages devait necessairement couler a Pinterieur. Afin d'eviter
cet inconvenient, le constructeur a creuse en F de petits caniveaux
munis de deux trous K, par lesquels l'eau etait rejetee a Fexterieur.
-Les chässis ouvrants etaientferres dans la feuillure au moyen de gonds
et de pentures. Le trace I montre la fenetre vers le dehors. La claire-
voie superieure est. mouluree aPinterieur comme a Fexterieur, puisque
le vitrail est pris au milieu de Fepaisseur de la pierre, ainsi que l'in-
dique notre coupe, tandis que les pieds-droits, le meneau et le linteau
sont coupes carrement du cote de Finterieur pour recevoir les batis et
chässis de menuiserie, ainsi que l'indique notre plan.
Les formes des fenetres ouvertes dans les edifices civils et les mai-
sons des XIIIQ et x1ve siecles sont trop variees pour que nous puissions
presenter a nos lecteurs un specimen de chacune de ces sortes de baies.
(Tetait toujours la dimension ou la nature des salles qui commandait
les dispositions, les hauteurs et les largeurs de ces baies; ce qui etait
raisonnable. Cette facon de proceder donnait aux architectes plus de
peine qu'ils n'en prennent aujourd'hui, ou la meme fenetre sert pour
tout un elage d'un palais ou d'une maison, que cet etage comporte
de grandes salles et de petites pieces, qu'il renferme des cages d'esca-
liers et des entre-sols.
Cependant, vers la fin du XIVe siecle, les moeurs des chatelains et
des bourgeois s'etaient fort amollies, et l'on trouvait que les chassis
ouvrants poses en feuillure dans la pierre meme, sans dormants, lais-
saient passer Fairfroid du dehors; on songea donc a rendre le chassis
' Deux volumes in-io, 1855.