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FENETRE
mais tiennent a l'appareil general; ce qui permettait, en leur donnant
plus de legerete, d'obtenir plus de resistance et de diminuer la force
des armatures de fer. Le triforiuin est, comme nous le disions tout
a l'heure, intimement lie a la tenetre, il est ajoure comme elle, ct les
tympans destines a porter le plafond du passage C ne laresentcnt que
des surfaces pleines peu importantes. La cloison exterieure D estajou-
ree comme la galerie E, quoique d'une taille plus simple. C'est a cette
cloison D que sont attaches les panneaux de vitraux. Les barres de
fer G forment un chainage continu passant a travers les piles et les
meneaux, etreliant toute la construction. Bientot on voulut meme sup-
primer ces pelits tympans pleins au-dessus des archivoltes du trifo-
rium, et ne plus avoir qu'une claire-voie sans autre interruption que
l'assise de plafond entre le haut de la galerie et les baies. Les fenetres
et le. triforium ne parurent. plus etre qu'une seule ouverture divisee
par des meneaux et des decoupures completement ajourees (voy. TRI-
Foiutii). Alors les travees des grandes nefs ne furent (zomposees que
des arcades des bas cotes et d'un fenestrage comprenant tout l'espace
laisse entre le (lessus des archivoltes de ces travees et les voütes hautes.
Si les sanctuaires n'avaient point de collateraux, on les mettait entie-
rement ajour au moyen d'une galerie vitree surmontee d'un fenestrage
comprenant tout le vide entre les piles. C'est ainsi qu'est construit le
choeur de lrglise Saint-Urbain de Troyes, qui n'offre aux regards qu'une
splendide lanterne de verrieres peintes reposant sur un soubasse-
ment plein, de 3 a 4 metres seulement de hauteur 1.
Nous avons donne, au mot GIIAPELLE, fig. 4, ä et 6, la disposition des
fenetres de la chapelle royale du chateau de Saint-Germain en Laye,
disposition qui met ajour tout l'espace compris entre les contre-forts
de l'edifice en isolant les formerets de la voüte, de maniere qu'a l'ex-
terieur cette chapelle laisse voir, seulement comme parties solides, des
piles et de grands fenestrages carres. Cette tendance a laisser entiere-
ment a jour les tapisseries des editices religieux entre les contreforts,
de ne plus faire que des piles portant des voütes avec une decora-
tion translucide a la place des murs, est evidemment la preoccupation
des architectes des le milieu du X1116 siecle. Du moment qu'on adopta
les verrieres colorees, la peinture murale ne pouvait produire dans les
interieurs que peu d'effet a cause du defaut de lumiere blanche et de
Feclat des vitraux; on prit donc le parti de n'avoir plus que de la pein-
ture translucide, et on lui donna la plus grande surface possible.
La Champagne precede les autres provinces de France, lorsqu'il s'a-
git d'adopter ce parti. Les bas cotes de la nef de Saint-Urbain de Troyes,
dont la construction date de la tin du X1119 siecle, presentent entre les
contre-forts cette disposition d'un fenestrage rectangulaire, tres-riche,
independant des voütes. L'architecte de cette eglise si curieuse, vou-
lant adopter un parti large dans un petit editice, ce qu'on ne saurait
1 Voyez Cowsmucnox, üg.
103,
105 et 106.
104,