391 L FENÜTRE ]
appuis hauts, et faire decidement descendre les grandes baies des nefs
jusqu'a l'appui de la galerie, en ne donnant a celle-ci que les pleins
absolument necessaires pour trouver un chemin de service en R. Dans
le choeur de la meme cathedrale ce nouveau programme fut resolu
avec certains tätonnements : les tympans pleins au-dessils des archi-
voltes du triforium existent encore ; on a bien cherche ales allegir en
les decorant de gäbles avec crochets, mais la solution de continuite
entre la fenetre et la galerie ajouree n'en existe pas moins (voy. TRI-
Foniun). C'est en Champagne et dans Hle-de-France ou le probleme
parait avoir ete resolu d'une maniere absolue pour la premiere fois.
La nef et les parties hautes du choeur de Peglise abbatiale de Saint-
Denis, baties vers 1245" (vingt ans environ apres la nef de la cathedrale
dlämiens), nous montrent des fenctres ne faisant plus qu'un tout avec
le triforium 1. (les lenetres presentent d'ailleurs certaines dispositions
particulieres qui ont. une signification au point de vue de la structure.
indiquons (l'abord cette regle a laquelle on trouve peu d'excep-
tions : c'est que, pendant le XlIIe siecle, et meme au commencement
du XIVE, les meneaux des fenetres offrent toujours une division princi-
pale de manierc a fournir deux vides seulement si ces baies ont peu
de largeur, et deux vides subdivises par des meneaux secondaires si
ces baies sont plus larges. Ainsi les fenetres possedent des travees
en nombre pair, deux et quatre. Ces divisions se subdivisent. encore,
si les fenetres atteignent une largeur extraordinaire, afin de composer
huit travees", dest-a-dire un meneau principal, deux meneaux secon-
daires et quatre meneaux tertiaires, en tout sept meneaux. On recon-
nait la l'e1nploi de ce systeme de cristallisation, disons-nous, vers lequel
l'architecture gothique tombe par une pente fatale des le milieu du
xme siecle. On concoit, par exemple, que les architectes ayant admis
que pour maintenir les panneaux de vitraux, il ne fallait pas laisser
plus d'un metre environ de vide entre les meneaux, a moins detre
entraine a placer des montants de fer entre ces meneaux, comme dans
l'exemple precedent; que du moment que les meneaux etaient consi-
dercs comme des chässis de pierre destines a maintenir ces panneaux,
il etait illogique de doubler ces meneaux par des barres de fer verti-
cales, ces architectes aient ete bientot entraines a poser autant de
montants ver-ticaux de pierre qu'il y avait d'intervalles de trois pieds
de large a garnir de vitraux. Soit une fenetre de 2 metres de large a
vfitrer, l'architecte pose un meneau (fig. 21). Soit de 4 metres, il pose
un meneau principal et deux meneaux secondaires (fig. 22). Soit de
' Mcme disposition dans l'oeuvre haute du chocur de la cathedralc clc Troyos, qui soluble
ütre antürieure de quelques annücs aux constructions du X111" siecle de Fäglise de Saint-
Denis. L'architecture de la Champagne est presque toujours cn avance sur celle des PTÜ"
vinces voisines et mcme de Yllc-Llc-Fraucc.
f Nous trouvons des exceptions ä cette regle ä la {in du X111" siäcle, dans Fcäglisc Saint-
Urbain de 'I'royes. On le voit, c'est toujours la Champagne qui introduit des iHHOVIItiOÜS
dans l'architecture.