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FENETRE
ne prennent pas la peine de descendre les tuiles remplacees, lorsqu'ils
reparent. les toitures, on peut recueillir dans les reins des voütes de nos
edifices du moyen äge quantite de debris de poteries, fort precieux
souvent, puisqu'ils nous donnent en fragments des specimens de ces
decorations de combles : aussi ne saurions-nous trop recommander
aux architectes appeles ä reparer de vieux bätiments l'examen de ces
debris accumules sous les toits par la negligence des couvreurs.
FANAL, s. m. Voy. LANTERNE DES MORTS. -Les fanaux destines ii pre-
senter, la nuit. un point lumineux pour guiderles navigateurs, sur mer
ou sur les lleuves, ne consistaient qu'en une grosse lanterne suspendue
51 une potence au sommet d'une tour. La tour de Nesle, äParis, portait
un fanul qu'on allumait toutes les nuits pour indiquer aux mariuiers
lentree de Paris. Sur le bord de la nier, ou ces lanternes ne pouvaient
fournir un feu assez vif pour eLre vu de loin, on plagzait sur des tours
des cages de fer qu'on remplissait dlätoupe goudronnee. Un guetteur
etail charge d'entretenir ces feux pendant la nuit.
FENETRE, s. f. tfcnestre; fenesfrelc, petite fenetre; vofrriäre, voerriäre).
L'architecture du moyen age etant. peut-titre de toutes les architectures
connues celle qui se soumet le plus exactement aux besoins, aux con-
venances, aux dispositions des programmes, il n'en est pas qui pre-
sente une plus grande variete de fenetres, particulierement au moment
ou cette architecture abandonne les traditions romanes. En effet, une
fenetre est faite pour donner du jour ou de Paira Finterieur d'une
salle, d'une chambre: si le vaisseau est grand, il est naturel que la
fenetre soit grande; s'il ne s'agit que dkäclairer et d'aerer une (tellule,
on comprend que la fenetre soit petite. Dans une eglise ou l'on se ren-
nit pour adorer la Divinite, on n'a pas besoin de voir ce qui passe
au dehors; mais dans une salle affectee a un service civil, il faut pou-
voir au contraire regarder par les fenetres; pour regarder par les fene-
tres, il faut les ouvrir facilement. Voila donc des (lonnees generziles qui
doivent necessairement etahlir une (litference dans les formes des fene-
tres appartenant a des editices religieux et civils.
Les habitations privees des Romains netaient, point du tout disposees
comme les notres. Les pieces reservees pour le coucher, les chambres
en un mot, etaient petites, et ne recevaient souvent de jour que par la
porte qui donnait sur un portique. Chez les gens riches on etablissait,
outre les cours entourees de portiques, de grandes pieces qui etaient
destinees aux reunions, aux banquets, aux jeux, et l'on zivait le soin de
disposer autant que possible ces pieces vers l'orientation la plus favo-
rable; souvent alors les jours, les fenetres, netaient fermes que par
des claires-voies de bois, de inetal, ou meme de pierre et de marbre-
Bien que les Romains connussent le verre, ils ne le fabriquaient pas en
grandes PiÜCGS; cfetait evidemment un objet de luxe, et dans les habi-
tations vulgaires il est probable qu'on s'en passait, ou du moins qu'on