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culte, ne sont pas le produit d'un caprice barbare, mais une protesta-
tion de plus en plus vive contre les abus du siecle. etparticulierement
des ordres religieux. Nous ne saurions trop le repeter, la classe laique
inferieure, pendant le moyen äge, suit du xne au xve siecle une marche
logique. Elle ne pouvait exprimer ses sentiments, ses coleres, sonpen-
chant pour la satire, sa verve moqueuse, que dans les productions
d'art: dätait la seule liberte qu'on lui laissait; elle en profitait large-
ment, et avec une persistance qui, maigre la liberte de la forme, de-
coulait d'un instinct dujuste et du vrai, fort louable, que nous aurions
grand tort (le meconnailre.
FAQADE, s. f. (vistz). On applique le nom de fagade aujourd'hui a toute
ordonnance d'architecture donnantsur les dehors, surla voie publique,
sur une cour, sur un jardin. Mais ce n'est que depuis le xvi" siecle, en
France, qu'on a eleve des facades comme on dresserait une decoration
devant un editice, sans trop se soucier du plus ou moins de rapports
de ce placage avec les dispositions
interieures. Les anciens, non plus A lgx 1
que les architectes du moyen age, f? A
ne savaient ce que oetait qu'une
facade dressee avec la seule pen- Üjiioif
see de plaire aux yeux des passants.
Les faces exterieures des bons mo- m (H si)
numentsdefantiquiteou du moyen s ff
äge ne sont que l'expression des
dispositions interieures. Pour les eglises, par exemple, les facades
principales, celles qui sontopposees au chevet, ne sont autre chose que
la section transversale des nefs. Pour les maisons, les facades sur la
rue consistent en un pignon si la
maison se presente par son petit 2 "
cote, en un mur perce de portes 2
A
et de fenetres S1 au contraire la i,
maison presente vers l'exterieui' 1;;
son grand cote. Tout corps de logis s W 14v,
du moyen age est toujours bäti sur x 3
un parallelogramme, des pignons fübtf ÄXX f pi
etant eleves sur les deux petits co- ä tt
tes opposes. Ainsi (fig. l) le corps 5
de logis du moyen age presente 151,5 X5
deux pignons A et deux murs late- E]
raux B. Si plusieurs bätiments sont l MMMW f 0
agglomeres, ils forment une reu-
nion (tig.2)d'un plus ou moins grand nombre de ces logis distincts, et
leurs facades ne sont autre chose que la disposition plus ou moins
decorec des jours ouverts sur les dehors. Ce principe fait assez voir
que ce que nous entendons aujourd'hui par fagade n'existe pas dans