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est intitule: De Lupo et Grue. Et en eifet cette fable est une de celles
que nous trouvons sculptees 1e plus frequemment dans des edifices
du X118 siecle et du commencement du XIII"
Sur le portail de la cathedrale d'Autun, 1130 ä 1140, il existe un cha-
piteau qui reproduit cet apologue si connu (fig. 11). Mais c'est ä partir
du X1118 que la sculpture et la peinture prirent souvent des fabliaux
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comme sujets secondaires sur les portails des eglises, principalement
des cathedrales et sur les edifices civils; les artistes en ornerent les
chapiteaux, les culs-de-lampe, les panneaux. Au xvo siecle, les fabliaux,
singulierement nombreux, presque tous satiriques, inventes ou arran-
_ges par les trouveres jongleurs des x11? et XIVÜ siecles, fournirent aux
arts plastiques un recueil inepuisable de sujets que nous voyons
reproduits sur la pierre, sur le bois; dans le lieu saint comme dans
la maison du bourgeois. Il y a quinze ans, un auteur verse dans
la connaissance de notre vieille poesie francaise ecrivait cecif : a Pour
a ne parler que des trouveres, auteurs de fabliaux, on leur reproche
a surtout le cynisme avec lequel ils traitaient les choses les plus res-
u pectables, les ecclesiastiques etles femmes. Mais n'oublions pas qu'il
c n'y avait alors ni presse, ni tribune, ni theätre. Il existait pourtant,
u comme toujours il en existera, force ridicules et abus. La societe
u est malheureusement ainsi faite, qu'il faut une sorte d'event, d'exu-
u toire, au nie-contentement populaire; les trouveres jongleurs, mo-
a queurs et satiriques, etaient une necessite, un besoin de cette societe
c malade et corrompue. Leurs satires trop vives, meme grossieres sou-
(f vent pour nos oreilles delicates, ne paraissaient pas telles a leurs con-
a temporains, puisque le sage et chaste roi saint Louis ecoutait ces
a satires, s'en zimusaitet recompensait leurs auteurs: temoin Rutebeuf,
u l'un des moins retenus de ces vieux poetes. Et d'ailleurs ces satireS
a contre les moines, par exemple, etaient-elles si peu motivees ? Qlli ne
1296,
f Voyez l'article de la Pnäsie au moyen
archdol, t. Il, p. 261, publ. par Dldronl).
Dur
M. Viollcl-le-Duc
PÜFe
(A nnalcs