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thermales. a Passionne pour la natation, ajoute-t-il, Charles y devint
a si habile, que personne ne pouvait lui etre compare. C'est pour cela
(4 qu'il fit batir un palais a Aix-la-Ghapelle, et qu'il y demeura con-
a stamment pendant les dernieres annees de sa vie, jusque sa mort.
a Il invitait a prendre le bain avec lui, non-seulement ses fils, mais
a encore ses amis, les grands de sa cour et quelquefois meme ses sol-
a dats et ses gardes du corps; de sorte que souvent cent personnes et
(f plus se baignaient a la fois. n Il n'est pas douteux que Gharleniagne
en ceci, comme en beaucoup d'autres choses, ne faisait que reprendre
les habitudes des Romains de liantiquite.
On ne trouve plus trace de ces grandes dispositions a partir du
x9 siecle ; et les bains, depuis le X110 siecle, ne sont que des etuves, c'est-
a-dire des etablissements analogues a ceux que nous possedons encore
aujourd'hui, si ce n'est que les baignoires etaient de bois, de marbre
ou de pierre, et les chambres de bains probablement moins incon1-
modes que les notres. Il etait assez d'usage, pendant le X111" siecle, de
se baigner en compagnie, quelquefois rneme dans la meme cuve.
a Puis revont entfeus as estuves,
uEt se baignent ensemble es cuves
(Qu'ils ont cs chambres toutes prcstes,
a Les chapeläs de {lors es testes,
a Quand vendrait la froide saisons,
ätant bien clos, on allumerait bon feu;
tout
a On feroient cstuves chaudes,
a En quoi lor haleries bandes
a Tuit nuz porroient demener,
a Quant l'air verraient forcener,
a Et geter pierres et tempestes,
aQui tuassent as champs les hestes,
uEt grands flueves prendre et glacier".
Il paraitrait qu'alors (au X1119 siecle) iLy avait des salles de bains dans
les chäteaux, mais qu'il existait des etuves publiques tres-frequcentees
dans les villes. En effet, beaucoup de villes anciennes ont conserve
leur rue des Etuves. Dans l'excellente Histoire de Provins, de M. Bour-
quelot3, nous lisons ce passage : aQuant aux etuves, la premiere men-
a tion que nous en trouvons existe dans un titre de mai 1236, (Fapres
a lequel Raoul de Brezelle, chevalier, donne aux pauvres de la Maison-
(K Dieu de Provins x11 den. de cens qu'il avait et percevait annuellement
11132 et suiv.
i Le Roman de la rase, vers
a Ibid., vers 17875 et suiv.
a Tome I", p. 277; 1839,