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servait aussi, ä la fin du xvesiecle et des le temps de Louis XI, de
projectiles de fer rougis au feu. George Ghastelainl dit qu'au siege
d'Audenarde, les Gantois a battirent de leurs bomhardes, canons et
a veuglaires, la dite ville, et entre les autres, firent tirer de plusieurs
u gros boulets de fer ardent du gros d'une tasse d'argent, pour cuider
c: ardoir la ville. v
Mais revenons aux alfüts. Afin de rendre le pointage des pieces pos-
sible, soit verticalement, soit horizontalement, on adapta d'abord deux
roues a la partie anterieure de Faffüt, et l'on divisa celui-ci en deux
pieces superposees, celle du dessus pouvant (lecrire un certain arc de
29 U] XKL"
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cercle (fig. 29). Le canon etait encastre et maintenu dans des pieces de
bois assemblees jointives, pivotant sur un boulon horizontal (1 pose
sous la bouche. La queue tres-allongee de ces pieces de bois faisant
levier, etait soulevee et arretee plus ou moins haut a l'aide de broches
de fer passees dansla double cremaillere B. Ainsi la queue pouvait etre
elevee jusqu'en A'. La partie inferieure fixe de Paffut reposait a terre
et etait armee de deuxlpointes de fer D destiuees a prevenir les effets
du recul. En E, est represente le bout illfäriellf de Faffüt avec ses deux
membrures superposees. Toutefois les membrures superieures rece-
vant la bouche a feu, si longue que fut la queue, il n'en fallait pas moins
beaucoup d'efforts pour soulever cette masse, ce qui rendait le poin-
tage fort lent. D'ailleurs, pour faire glisserjusquä la charge de poudre
les enormes boulets de pierre qu'on introduisait alors dans les bom-
bardes, il etait necessaire de donner une inclinaison a la piece, de la
gueule a la culasse; il fallait, apres chaque coup, redescendre la mem-
brure superieure de Palfüt sur celle inferieure, charger la piece, puis
pointer de nouveau en relevant la queue de la membrure au point
voulu. On chercha donc a rendre cette manoeuvre plus facile. Au lieu
1 Chron.
de Jdcq.
de Lalain.