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mettant de pointer les pieces assez rapidement; mais on etait encore
loin d'avoir imagine l'avant-train mobile, et, lorsqu'on transportait des
bouches a feu, il fallait les monter sur des chariots speciaux indepen-
dants des atfüts. Pendant une bataille, on ne pouvait faire maimeuvrer
l'artillerie, sauf quelques petits canons, comme on le fait depuis deux
cent cinquante ans. Les artilleurs se defiaienl: tellement de leurs engins
(et certes cetait a bon escient), qu'ils cherchaient a se garantir contre
les accidents tres-frequentls qui survenaient pendant le tir. Non con-
tents dencastrer les bouches ä feu dans de grosses charpentes et de
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les y relier solidement pour les empecher de crever ou pour rendre
au moins Pellet de la rupture de la piece moins dangereux, ils fixereilt
souvent leurs gros canons, leurs bonlbardes. dans des caisses compo-
sees d'epais madriers solidement relies. Ces caisses formaient autour
de la piece une garde qui, en cas d'accident, preservait les servants.
Au moment du tir, chacun se baissait, et Partilleur charge de mettre
le feu ä l'aide d'une longue broche de fer rougie a l'une de ses extre-
mites se placait il cote de l'encaissement.
VOiOi (fig. 26) un de ces alfüts-caisses. La bouche ä feu etait inclinee
afin d'envoyer le projectile a toute volee; sa gueule etant encastree