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nieres; elle etait munie d'une anse afin de faciliter sa pose et son enle-
vement apres le tir. La balle etait glissee dans l'aime du canon avant
l'introduction de la boite et refoulee avec une bourre de foin ou de
gazon apres cette introduction. Chaque bouche a feu posseclztit plu-
sieurs boites qu'on remplissait de poudre d'avance, afin de ne pas
retarder le tir". Chaque boite etait percee d'une lumiere a laquelle on
adaptait une fusee de tole remplie de poudre que lartilleur entlammait
au moyen d'une baguette de fer rougie au feu d'un fourneau. Cette
methode avait quelques avantages : par elle on evitait Fechautfement de
la piece et les accidents qui en sont la consequence; elle permettait de
preparer les charges a l'avance, car les boites netaient, que des gar-
gousses encastrees dans la culasse, comme les cartouches des fusils
Lefaucheux, sauf que le boulet devait etre introduit avant la boite et
refoule apres le placement de celle-ci. Elle avait des inconvenients
qu'il est facile de reconnaitre : une partie considerable des gaz devait
skächappei- a la jonction de la boite avec l'aine, par consequent la force
de propulsion etait perdue en partie; il fallait nettoyer souvent le fond
de lencastrement et la feuillure pour enlever la crasse qui s'opposait
a la jonction parfaite de la boite avec la piece; le point de reunion
säägueulait apres un certain nombre de coups, et alors presque toute
la charge sechappait sans agir sur la balle.
Nous donnons (fig. 24) des traces de ces canons aboites encastrees.
En A, est une piece a encastrement avec joues ; la coupe transversale
sur Fencastrement est indiquee en B: la boite C, portant son anse D
et sa lumiere E, est logee a la place qui lui est destinee; deux cla-
vettes G, passant dans deux trous des joues, serrent la boite contre la
paroi inferieure de lencastrement. En H, nous donnons la coupe lon-
gitudinale de la boite disposee pour le tir; au moyen de la clavette K,
on a repousse l'orifice de la boite dans la feuillure I pratiquee a l'en-
tree de l'aine; les deux clavettes horizontales G ont ete enfoncees
a coups de marteau. La boite est pleine de poudre hourree au moyen
du tampon de bois T; la balle est refoulee. En M, on voit la boite de-
chargee avec son tampon et sa fusee de lumiere 0. En P, nous avons
figure un autre systeme d'encastrement sans joues, dans lequel la
boite etait repoussee en feuillure de meme, avec une clavette a la cu-
lasse, et etait maintenue au moyen d'une seule barre longitudinale
pivotant sur un boulon N; une seule clavette R, passant dans deux oeils
d'une frette de fer forge, serrait cette barre longitudinale. Dans ce
dernier cas, la lumiere de la boite se presentait lateralement.
1 Le nom de boite qu'on donne aux pzätards tires dans les fätes vient de m. Lors dcS
räjouissunces publiques, au lieu de charger, comme aujourd'hui des picccs d'artillerie
avec des gnrgousses de poudre sans balle, on se contentait de charger les boites des
bouches ü feu et de bourrer la poudre avec des tampons de bois cnfoncäs z) coups d"
marteau. On trouvait encore, au commencement du sicclc, dans la plupart de nos vieilles
villes, de ces boites anciennes qui avaient etc rcserväcs pour cet usage.