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Bourgogne. Pendant le xve siecle, on fabriquait des bouches a feu de
dimensions tres-variables, depuis le fauconneau, qui ne portait qu'une
livre de balles, jusqu'a la bombarde, qui envoyait des projeclilfiä (le
deux cents livres et plusl. Ces bombardes netaient guere longues en
proportion de leur diametre etremplissaient a peu pres l'office demor-
tiers envoyant le projectile a toute volee : elles se chargeaient par la
gueule. On se servait aussi de projectiles creux que l'on remplissait de
matieres detonantes, de feu gregeois; et c'est une erreur de croire que
les bombes sont une invention des dernieres annees du xvle siecle, car
plusieurs traites de la fin du xve et du commencement du xvie? nous
montrent de veritables bombes faites de deux hemisplieres de fer
battu reunis par des brides ou des frettes
(fig. 23). A la fin duxvesiecle, les bouches Z3
a feu se classent par natures, en raison
du (liametre des projectiles: il y a les l'as
baszflics, qui sont les plus grosses; les j
bombardes, les ribaudequins, les canons,
les dragons volants, scorpions, coulevrines,
serpevztines. Sous Charles VII, Parmee 5121 c";
royale possedait deja une nombreuse
artillerie, et Charles VIII, en 1494; entra
en Italie, faisant trainer plus de cent qua- w
rante bouches a feu de bronze montees j f, p,
sur afiilits a roues, trainees par des atte-
lages de chevaux, et bien serviess Les Italiens, alors, ne possedaient
que des canons de fer traines par des boeufs, et si mal servis, qu'a
peine pouvaient-ils tirer un coup en une heure.
Examinons maintenant les canons a boites encastrces.
L'idee de charger les canons par la culasse etait la premiere qui
s'etait presentee, comme ce sera probablement le dernier perfection-
nement apporte dans la fabrication des bouches a feu. On dut renon-
cer aux premieres boites, qui s'adaptaient mal, laissaient passer les
gaz, envoyaient, parfois une grande partie de la charge sur les servants
et se fletraquaient promptement par Peffetdu recul. On se contenta de
faire dans la culasse du canon une entaille permettant l'introduction
d'une boite de fer ou de cuivre qui contenaitla charge de poudre main-
tenue par un tampon de bois. Cette boite etait fixee de plusieurs ma-
' Il existe encore dans beaucoup de villes anciennes, et notamment 51 Amicns, des bou-
lets de pierre, bedaines, qui ont jusqifä 0'260 de (liamätre, et qui püscnt jusqifii 125 kilo-
grammes ct plus. Ces boulets sont parfaitement sphäriques, taillüs avec soin dans un
gräs dur.
1 Voyez Rob. Valturius, De T6 militari, pl. de 14-83, ädit. de Paris, 15345111111,
P- 267? Ct le Flave Vegcice, Frontin, etc., trad. frang. de 1536, p. HG. Paris, impr. de
Chrestian Wcchel.
2 Guichardin, Commines, Paul Jovc.