ENGIN
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Nous avons vu que la fronde du trebuchet a ses deux branches atta-
chees a la tete (le la verge, et que le projectile quitte la poche de cette
fronde par l'effet d'une secousse produite par des sous-tendeurs. Dans
les representations des engins a verge et a balancier, l'un des bras de
la fronde est fixe a Fextreinite de la verge et l'autre est simplement
passe dans un style dispose de telle facon que. quand la verge arrive
a son apogee, ce bras de fronde quitte son style et le projectile estlance
comme la halle d'une fronde a main. Cet engin, ainsi que nous le di-
sions tout a l'heure, possede d'autres qualites que le trebuchet. Le
trebuchet, par son mouvement brusque, saccade, etait bon pour lancer
les projectiles par-dessus de hautes murailles, sur des combles, comme
nos mortiers lancent les bombes; mais il ne pouvait faire decrire au
projectile une parabole tres-allongee se rapprochant de la ligne hori-
zontale. Le tir du mangonneau pouvait se reglei" beaucoup mieux que
celui du trebuchet, parce qu'il decrivaii, un plus grand arc de cercle et
qu'il etait possible daccelerer son mouvement.
Essayons donc d'expliquer cet engin. ,
D'abord (voyez fig. 13) la verge, au lieu de passer dans l'axe du tou-
rillon, se trouvait lixee en dehors, ainsi que l'indique le trace en A.
A son extremite inferieure, qui selargissait beaucoup (nous allons voir
comment et pourquoi), etaient attaches des poids, lingots de fer ou
de plomb, ou des pierres, maintenus par une armature et un coffre
de planches B. Dans son etat normal, la verge, au lieu d'etre verticale
comme dans le trebuchet, devait necessairement s'incliner du cote de
l'ennemi, dest-a-dire sur la face de Fenginl, a cause de la position du
contre-poids et de celle de l'arbre. Pour abaisser la vierge, on se servait
de deux roues G, fixees a un treuil et correspondant a deux poulies de
renvoiD. Il est clair que, devant l'ennemi, il n'etait pas possible de faire
monter un servant au sommet de la verge pour y fixer la corde double
de tirage avec sa poulie et son crochet, d'abord parce que cette corde
et cette poulie devaient etre d'un poids assez considerable, puis parce
qu'un homme qui se serait ainsi expose aux regards des ennemis eut
servi de point de mire a tous les archers et arbaletriers. Nous avons vu
touta l'heure que ces engins etaient entoures de barrieres et de claies
destinees a garantir les servants qui restaient sur le sol. Au moyen d'un
petit treuil E, attache aux parois de la caisse du contre-poids et mu
par deux manivelles, on amenait, a l'aide de la corde double F passant,
par deux fortes poulies G, la poulie H et son crochet, auquel prgala-
blement on avait accroche l'autre poulie K. La verge abaissee suivant
l'inclinaison LM, on faisait sauter le crochet de la poulie K, et la verge
decrivait l'arc de cercle MN. Les servants precipitaient. ce menvelneni;
en tirant sur plusieurs cordes attachees en O, suivant la direction OR
Si, lors du decliquement de la verge, les servants tiraient vivement et.
faces
f Dans ce profil, nous supposons l'une des
Fcmmanchement du tourillon aväc la verge,
chevalet enleväe
du
pour laisser voir