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en prendre une idee generale. Villard ne nous donne que le plan des
sablieres sur le sol, mais nombre de vignettes de manuscrits nous
permettent de completer la figure. Un des points importants de la des-
cription de Villard, c'est le cube du contre -p0ids. Ces lzuclzes ne sont
pas des parallelipipedes, mais des portions de cylindres dans la plupart
des anciennes representations; or, en donnant a cette huche la forme
indiquee dans notre figure 9 et les dimensions exprimees dans le texte
de Villard, nous trouvons un cube d'environ 20 metres; en mettant le
metre de terre a 1200 kil., nous obtenons 26 000 kil. a ll y a grand faix
a ravaler. a Pour faire changer de place un pareil poids, il fallait un
levier d'une grande longueur : la verge etait ce levier; elle avait de
quatre toises a six toises de long (de 8 a 12 metres); se composait
de deux pieces de bois fortement reunies par des frettes de fer et
des cordes, et recevantentre elles deux un axe de fer fagonne ainsi que
l'indique le detail A. Les tourillons de cet axe entraient dans les deux
pieces verticales B, renforcees, ferrees a leur extremite et maintenues
dans leur plan par des contre-fiches. En cas de rupture du tourillon, un
repos G recevait le renfort 0', afin d'eviter la chute de la verge et tous
les degäts que cette chute pouvait causer.
Voyons comme on manoeuvrait cet engin, dont le profil geometral
est donne (fig. 10). Lorsque la verge etait laissee libre, sollicitee par
le contre-poids G, elle prenait la position verticale AB. (Tetait pour
lui faire abandonner cette position verticale qu'il fallait un plus grand
effort de tirage, a cause de Faiguite de l'angle forme par la corde de
tirage et la verge; alors on avait recours aux deux grands ressorts de
bois traces sur le plan de Villard et reproduits sur notre vue perspec-
tive (fig. 9). Les cordes attachees aux extremites de ces deux ressorts
venaient, en passant dans la gorge de deux poulies de renvoi, s'atta-
cher a des chevilles plantees dans le second treuil D (fig. en ma-
ncieuvrant ce treuil a rebours, on bandait les deux cordes autant que
pouvaient le permettre les deux ressorts. Prealablement. la boucle E,
avec ses poulies jumelles F, dans lesquelles passait la corde de tirage,
avait ete fixee a l'anneau G au moyen de la cheville H (voy. le detailX).
La poulie I roulait sur un cordage peu tendu KL, afin de rendre le
tirage des treuils aussi direct que possible. Au moment donc ou il
s'agissait d'abaisser la verge, tout etant ainsi prepare, un servant etant
monte attacher la corde double a l'anneau de la poulie de tirage, on
rlecliquait le treuil tourne a rebours; les ressorts tendaient a reprendre
leur position, ils faisaient faire un ou deux tours au treuil D dans le
sens voulu pour l'abattage, et aidaient ainsi aux hommes qui C0111-
menoaienta agir sur les deux treuils : ce qui demandait d'autant moins
de force que la verge seloignait de la verticale. Alors on detachait
les boucles des cordes des ressorts et l'on continuait l'abattage sur les
deux treuils en ab et Huit hommes (deux par levier pour un engin
de la dimension de celui represente (fig. 10), des l'instant que la verge
etait sortie de la ligne verticale au moyen des ressorts, pouvaient ame-