ENGIN
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les hommes qui, etant montes par Pechelle N, posent leurs pieds sur
la traverse t), en tirant, s'il est besoin, sur les echelons, comme l'in-
dique le personnage trace sur notre profil, font descendre Fextremite?
du levier 0 jusqu'en 0'. Le plateau a ainsi fait un huitieme de sa revo-
lution et les eables se sont enroules sur le treuil. Abandonnant la tra-
verse 0, le levier remonte a sa premiere position, sous l'action du
contre-poids; les hommes remontent se placer sur la traverse, et ainsi
de suite. Uechelle N et la traverse 0 occupant toute la largeur de l'engin
entre les deux leviers, six hommes au moins peuvent se placer sur cet! t'
traverse faconnee ainsi que l'indique le detail P, et donner aux leviers
une puissance tres-considerable, d'autant que ces hommes n'agissent
pas seulement par leur poids, mais par l'action de tirage de leurs bras
sur les echelons. Dans le detail G, nous avons figure en R une des
dents tombe-e, et, en S, la dent correspondante relevee. Ces sortes d'en-
grenages mobiles, opposant une resistance dans un sens et sannulant
dans l'autre, prenant leur fonction dentelee par suite de la position de
la roue, sont tres-frcquents dans les machines du moyen äge. Villard
de Honnecourt en donne plusieurs exemples, et entre autres dans sa
roue a marteaux impairs, au moyen de laquelle il pretend obtenir une
rotation sans le secours d'une force motrice etrangere.
Le verin, cet engin compose aujourd'hui de fortes pieces de bois
horizontales dans lesquelles passent deux grosses vis de bois qui
traversent l'une des deux pieces, et d'un pointait vertical qui les
reunit, etait employe, pendant le moyen age, pour soulever des poids
tres-considerables, et a du preceder le cric. Villard de Iflonnecourt
donne un de ces engins' dont la puissance est superieure a celle du
cric, mais aussi est-il beaucoup plus volumineux (fig. 4). Une grosse
vis de bois verticale, terminee a sa partie inferieure par un cabestan.
passe a travers la piece A et tourne au moyen des pivots engages dans
la sabliere B et dans le chapeau G; deux montants inclines relient
ensemble les trois pieces horizontales. Deux montants a coulisses D
recoivent, conformement a la section E, un gros ecrou de bois dur
arme de brides de fer et supportant un anneau avec sa louve F. En
virant au cabestan, on faisait necessairement monter Fecrou entre les
deux rainures des montants D, etl'on pouvait ainsi soulever denormes
fardeaux, pour peu que l'engin füt d'une assez grande dimension.
L'emploi des plans inclines etait tres-frequent dans les constructions
de Yantiquite et du moyen äge ; nous en avons donne un exemple re-
marquable a l'article ECHAFAUD fig. 1 et 2. On evitait ainsi le danger
des ruptures de cables dans un temps ou les chaines de fer n'etaient
pas employees pour elever des materiaux d'un fort volume, et l'on
n'avait pas besoin d'employer des puissances motrices extraordinaires.
' P1. XLIII. Voyez, dans Yädition anglaise de PAZbum de Villard (Londres, 1859),
la bonne description que donne M. Willis de cet engin. Voyez Fädition frangaise : Album
de Villard de Ilmznecourt (Dolion, 1858);