203
Gomme aujourd'hui, les ingenieurs militaires se preoccupaient de
masquer les embrasures lorsqu'on chargeait les pieces en batterie.
A cet effet, ils employaient des claies epaisses, des volets glissant sur
des coulisses, des rideaux detoupe capitonnes. De tous ces moyens,
un des plus ingenieux est celui que nous donnons (fig. 12). En A, on
voit la plate-forme de charpente recouverte de madriers sur laquelle
roule la piece en batterie. Contre la paroi interieure du parapet est
1e bati B, muni, a sa partie superieure, d'un volet triangulaire roulant
sur un axe et mü par deux leviers G. La piece chargee, on ttppuyait
sur les deüx leviers juste ce qu'il fallait pour pouvoir pointer; sitot la
balle partie, on laissait retomber le volet, qui, par son propre poids,
reprenait la position verticale.
Les enibrasures ont de tout temps fort preoccupe les architectes ou
ingenieurs militaires, et, apres bien des tentatives, on en est revenu
toujours aux clayonnages, aux formes en terre pour les batteries de-
oouvertes. Quantaux embrasures des batteries couvertes ou casemates,
on n'a pas encore trouve un systeme qui presentäit des garanties de
duree contre des batteries de siege, et depuis le xvie siecle, sous ce
rapport, l'art de la fortification n'a pas fait de progres sensibles.
ENCEINTE, s. f. Murs de palissades entourant une ville, un bourg
ou un camp. Les Gaulois, au dire de Gesar, faisaient des enceintes de
villes, de bourgades ou de camps fortifies, au moyen de troncs d'arbres
entremeles de pierres. Les Germains les composaient de palissades de
bois entre lesquelles on amassait de la terre, des branches d'arbres,
de l'herbe, de faqon a former une veritable muraille tries-propre
a resister aux efforts du belier; le feu melne n'avait que peu de prise
sur ces ouvrages, presque toujours humides. Les Romains, dans leurs
camps d'hiver (camps permanents), employaient a peu pres les memes
procedes, ou se contentaient d'une levee de terre couronnee par une
palissade et protegee exterieurement par un fosse. Habituellement les
portes de ces camps etaient defendues par une sorte d'ouvrage avance
(clavicula) ressemblant assez aux barbacanes du moyen age (fig. l).
En A, etaient des ponts de bois jetes sur le fosse, et en B, la porte du
camp. Ce melange de pierre etde bois employe dans les enceintes des
villes ou camps gaulois donna Pidee a quelques-unes des peuplades d?
ce pays d'obtenir des remparts vitrifies, par consequent d'une durete
et. d'une cohesion completes. Il existe, a vingt-huit kilometres de Saint-
Brieuc, une enceinte ovale composee de granit, d'argile et de troncs