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EGLISE
du Soissonnais. En Occident, pres des rivages de l'0cean, nous trou-
vons, au contraire, des le Xe siecle, une influence byzantine marquee
dans la construction des edifices religieux. Cette intluence byzantine
se faitjour a FEst, le long des rives du Rhin, mais elle prend une autre
allure. Ayant maintes fois, dans ce Dictionnaire, l'occasion de nous
occuper des eglises et des diverses parties qui entrent dans leur con-
struction (voy. ABSIDE, ARCHITECTURE RELIGIEUSE, GATHEDEALE, CHAPELLE,
GHOEUR, CLOCHER, CONSTRUCTION, NEF, TRAVEE), nous nous bornerons
il signaler ici les caracteres generaux qui peuvent aidera classer les
äglrises par ecoles et. par epoques.
ECOLE rnANCAIsE. -Une des plus anciennes eglises de 1'ecole francaise
proprement dite, est la Basse-OEuvPe de Beauvais, dont la nef appar-
tient au VIIIe ou IXe siecle. Cette nef est celle d'une basilique romaine
avec ses collateraux. Elle se compose de deux murs perces de fenetres
terminees en plein cintre, de deux rangs de piliers a section carree
portant des archivoltes plein cintre et les murs superieurs perces ega-
lemenl, de fenetres. Cette construction si simple etait couverte par
une charpente zipparente. Uabside, detruite aujourd'hui, se composait
probablement d'un hemicycle couvert en cul-de-four. Existait-il un
transsept (l'est ce que nous ne saurions dire. Quant a la facade recon-
struite au x16 siecle, elle etait vraisemblablement precedee, dans l'ori-
gine, d'un portique ou d'un narthex, suivant l'usage de FEglise primi-
tive. La construction de cet edifice est encore toute romaine, avec
parements de petits moellons a faces carrees et cordons de briques.
Nulle apparence de decoration, si ce n'est sur la faeade elevee poste-
rieurement. Il faut voir la Peglise franco-latine dans sa simplicite
grossiere. Les murs, a linterieur, devaient etre decores de peintures,
puisque les auteurs qui s'occupent des monuments religieux merc-
vingiens et carlovingiens, Gregoire de Tours en tete, parlent sans
cesse des peintures qui tapissaienl; les eglises de leur temps. Les fe-
netres devaient etre fermees de treillis de pierre ou de bois dans les-
quels senchassaient des morceaux de verre ou de gypse (voy. FENETEE).
L'ancien Beauvaisis conserve encore d'autres eglises a peu pres con-
temporaines de la BasSe-OEuVre, mais plus petites, sans collateraux, et
ne se composant que d'une salle quadrangulaire avec abside carree ou
SQHIl-CiPCUlEIlPO. Ce sont de veritables granges. Telles sont les eglises
dläbbecourt, d'Auviller, de Bailleval, de Breslesl. Ces eglises n'etaient
point voütees, mais couvertes par des charpentes apparentes. Nous
Voyons cette tradition persister jusque vers le commencement du
xne siecle. Les nefs continuent a etre lambris-secs; les sanctuaires
seuls, carres generalement, sont petits et voütes. Les transsepts appa-
raissent rarement; mais, quand ils existent, ils sont tres-prononces,
debordantles nefs de toute leur largeur. Ueglise de Montmille? est
' Voyez les zlfonuvnents de l'ancien Beauvoisis, par M.
f Prieure de Montmille, äglise Saint-Maxien, X1" siäcle.
Woillez.
Paris,
1839-
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