Volltext: [Dais-Fût] (T. 5)

IÜZGLISE 
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Vers le vt siecle, lorsque le nouveau culte put s'exercer publique- 
ment, deux principes eurent une action marquee dans la construction 
(les eglises en Occident : la tradition des basiliques antiques qui, 
parmi les monuments paiens, servirent les premieres de lieu de reunion 
pour les fideles; puis le souvenir des sanctuaires venerables creuses 
sous terre, des cryptes qui avaient renferme les restes des martyrs, et 
dans lesquelles les saints mysteres avaient etc pratiques pendant les 
jours de persecution. Rien ne ressemble moins a une crypte qu'une 
basilique romaine; cependant la basilique romaine possede, a son 
extremite opposee a Fentree, un hemicycle voüte en cul-de-four, le 
tribunal. C'est la que, dans les premieres eglises chretienncs, on etalulit, 
le siege de llevetlue ou du ministre ecclesiastique qui le remplaeait; 
autour de lui se rangeaient les clercs; l'autel etait place en avant, a 
Pentree de Fhemicycle releve de plusieurs marches. Les tideles se 
tenaient dans les nefs, les hommes d'un cote, les femmes de l'autre. 
Habituellement nos premieres eglises francaises possedent, sous l'he- 
micycle, l'abside, une crypte dans laquelle etait depose un corps-saint. 
et quelquefois le fond de Feglise lui-meme rappelle les dispositions de 
ces constructions souterraines, bien que la nefconserve la physionomie 
de la basilique antique. Ces deux genres de construction si opposes 
laissent longtemps des traces (lans nos eglises, et les sanctuaires sont 
voütes, eleves suivant la methode concrete des editices romains batis 
de briques et blocages, tandis que les nefs ne consistent qu"en des 
murs legers reposant sur des rangs de piles, avec une couverture de 
charpente comme les basiliques antiques. 
Nous ne possedons sur les eglises primitives du solde la France que 
des donnees tires-vagues, et ce n'est guere qu'a dater du x2 siecle que 
nous pouvons nous faire une idee passablement exacte de ce qu'e- 
taientces edifices; encore, a cette epoque, presentaient-ils des varietes 
suivant les provinces au milieu desquelles on les elevait. Les eglises 
primitives de Hle-de-France ne ressemblent pas a celles de FAuVergne; 
celles-ci ne rappellent en rien les eglises de la Champagne, ou de la 
Normandie, ou du Poitou. Les monuments religieux du Languedoc 
vditferent essentiellement de ceux eleves en Bourgogne. Chaque pro- 
vince, pendant la periode romane, possedait son ecole, issue de tradi- 
tions diverses. Partout l'influence latine se faitjour d'abord; elle saltere 
plus ou moins, suivant que ces provinces se mettent en rapport avec 
des centres actifs de civilisation voisins ou trouvent dans leur propre- 
sein des ferments nouveaux. L'Auvergne, par exemple, qui, depuis des 
sieclcs, passe pour une ees provinces de France les plus arrierees, 
possedait, au x12 siecle, un art tries-avance, tres-complet, qui lui per- 
mit dlelever des eglises belles et solides, encore debout aujourd'hui. La 
Champagne, de toutes les provinces franeaises, la Provence exeeptee, 
est celle qui garda le plus longtemps les traditions latines, peut-etre 
parce que son territoire renfermait encore, dans les premiers siecles 
du moyen fige, un grand nombre d'edifices romains. Il en est de meme-
	        
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