EGHELLE
150
maintenue que par une action opposee. Quatre arcs qui reposent sur
une pile se contre-butent reciproquement, et la pile n'est plus qu'une
resistance opposee a la resultante de ces actions opposees. Il ne vien-
drajamais a la pensee d'un architecte (nous disons architecte qui con-
struit) de reposer quatre arcs sur une pile conique ou py-ramidale. [l
les bandera sur un cylindre ou un prisme, puisqu'il sait que la resul-
tante des pressions obliques de ces quatre arcs, s'ils sont, egaux de
diametre, dlepaisseur et de charge, passe dans llaxe de ce cylindre ou
de ce prisme sans devier. Il pourrait se contenter d'un poincon pose
sur sa pointe pour porter ces arcs. Or, comme nous l'avons fait ressortir
dans l'article CONSTRUCTION, le systeme des voütes et d'arcs adopte par
les architectes du moyen äge n'etantt autre chose qu'un systeme d'equi-
lihre des forces opposees les unes aux autres par des liutees ou des
charges, tout dans cette architecture tend ä se resoudre en des pres-
sions verticales, et le systeme d'equilibre etant admis, comme il faut
tout prevoir, meme l'imperfection dans Pexecution, comme il faut
compter sur des erreurs dans Fevaluation des pressions obliques oppo-
sees ou chargees, et par consequent sur des deviations dans les resul-
tantes verticales, mieux vaut dans ce cas une pile qui se prete a ces
deviations qu'une pile inflexible sur sa base. En effet, soit (fig. 1), sur
M x41,
1
une pile A, une resultante de pression qui, au lieu (rem parfaitement
verticale, soit oblique suivant la ligne GD, cette resultante oblique
tendra a faire faire a la pile le mouvement indique en B. Alors la pile
sera broyee sur ses aretes. Mais soit, au contraire, sur une pile E, une
resultante de pressions obliques, la pile tendra il pivoter sur sa base de
maniere que la resultante rentre dans la verticale, comme le demontre
le trace F. Alors si la pile est charge-Se, ce mouvement ne peut avoir
aucun inconvenient serieux. Tout le monde peut faire cette cxperience
avec un cone sur le sommet ou la base duquel on appuierait le doigt.
Dans le premier cas, on fera sortir la base du plan horizontal; dans le
second, le cone obeira, et a moins de faire sortir le centre de gravite
de la surface conique, on sentira sous la pression une resistance tou-
