149 [ ÜCHELLE j
ä cette distance, puisse saisir la constructionjenorme empilage d'assises,
dans les angles, chacune de ces assises porte un crochet saillant se
ecoupant sur les fonds ou sur le ciel. Ces longues series de crochets,
Hlflrquant ainsi Feaclielle de la construction, rendent aux tours leur
dimension veritable en faisant voir de combien d'assises elles se com-
posent. Sur la facafle de Notre-Dame de Paris, Pechelle ilonnee par la
iinension de lhomme et par la nature des materiaux est donc soi-
äneusemeiit ohservee de la base au faite. La statuaire, qui sert de point
a
c coinpaiaison, n existe que dans les parties inferieures; les couron-
Henients en sont depourvus, et en cela l'architecte a procede sagement:
car, dans un edifice de cette hauteur, si l'on place des statues sur les
gputronnenients, celles-ci paraissent trop petites lorsqu'elles ne depas-
w Il pas du double au moins la dimension de l'homme; elles ecrasent
larcliitecture lorsqu'elles sont colossales.
w
1m entrant dans une eglise ou une salle gothique, chacun est dispose
a croire ces interieurs beaucoup plus grands qu'ils ne le sont reelle-
illfmt; cest encore par une judicieuse application du principe de,
Gchelle humaine que ce resultat est obtenu. Gomme nous l'avons dit
touta l'heure, les bases des piles, leurs chapiteaux, les colonnettes des
galeries superieures, rappellent a diverses hauteurs la dimension de
lhomme, quelle que soit la proportion du monument. De plus, la mul-
Ülllltille des lignes verticales ajoute singulierenient a Pelevation. Dans
ces interieurs, les profils sont camards, fins, toujours pris dans des
assises plus basses que celles des piles ou des parements. Les vides
entre les meneaux des fenetres ne depassent jamais la largeur d'une
baie ordinaire, soit 1m25 (4 pieds) au plus. Si les fenetres sont tres-
laltges, ce sont les meneaux qui, en se multipliant, rappellent toujours
ces dimensions auxquelles l'oeil est habitue, et font qu'en effet ces
fenetres paraissent avoir leur largeur reelle. D'ailleurs ces baies sont
garnies de panneaux de vitraux separes par des armatures de fer, qui
contribuent encore a donner aux ouverturesvitrees leurgrandeurvraie.
Fait pour en revenir aux colonnes engagees indetiniment allongees, dans
lemploi desquelles les uns voient une decadence ou plutot un oubli
des regles de lantiquite sur les ordres, les autres une influence d'un
prt etranger, d autres encore un produit du hasard, elles ne sont que
a consequence d un principe qui n'a aucun point de rapport avec les
principes de larchitecture antique. D'abord il faut admettre que les
Ordres grecs n'existent plus, parce qu'en ettet ils n'ont aucune raison
d e-XISÜLFP chez un peuple qui abandonne coinpletement la plate-bande
Pihlr larc. La plate-bande n'etant plus admise, le point d'appui n'est
7
p us une colonne, c est une pile. La colonne qui porte une plate-bande
est et doit etre diminuee, dest-a-dire presenter a sa base une section
P Üflafgff- qtlc Sous le chapiteau. C'est un besoin de l'oeil d'abord, c'est
ifllstsl 11116 101 de statique : car la plate-bande etant un point inerte, il
ail fluff le quillage sur lequel pose ce poids presente une stabilite par-
faite. L arc, au contraire, est une pesanteur agissante qui ne peut ctre