[ ECHAUGUETTE ] 122
ville, avec son petit poste E et la meurtriere F donnant vers la porte
Narbonnaise. De ce poste E, par un escalier a vis, on arrive a Feehau-
guette (plan B), qui n'est que le crenelage de la courtine formant un
llanquement oblique en encorbellement sur l'angle G. La coupe G faite
sur la ligne OP du plan B explique la construction de cette echauguette,
qui pouvait etre munie de hourds comme les courtines. En D, nous
avons figure le protil de Fencorbellenient H.
Toutefois, jusqu'au XIVE siecle, les echauguettes flanquantes posees
sur les courtines ne sont que des accidents et ne se rattachent pas a
un systeme general defensif, tandis qu'a dater de cette epoque, nous
voyons les echauguettes adoptees ifegulierement, soit pour suppleer
aux tours, soitpour defendre les courtines entre deux tours. Mais ce
fait nous oblige a quelques explications.
Depuis lepoque romaine jusqu'au xne siecle, on admettait quune
place etait d'autant plus forte, que ses tours etaient plus rapprochees,
et nous avons vu qu'a la fin du x11" siecle encore, Richard Goeur-de-laion,
en batisszint le chateau Gaillard, avait compose sa derniere defense d'une
suite de tours ou segments de cercle se touchant presque. Lorsqu'au
Xlllc siecle les armes de jet eurent ete perfectionnees et qu'on disposa
darbziletes de main d'une plus longue portee, on dut, comme conse-
quence. laisser entre les tours une distance plus grande, et, en allon-
geant ainsi les fronts, mettre les tlanquements en rapport avec leur
etendue, dest-a-dire donner aux tours un plus grand diametre, afin
d'y pouvoir placer un plus grand nombre de defenseurs. Si detait, un
avantage d'allonger les fronts, il y avait. un inconvenient a augmenter
de beaucoup le diametre des tours, car detait donner des defilements
a Passaillant dans un grand nombre de cas, comme par exemple, lors-
qu'il parvenait a cheminer pres des murailles entre deux tours et qu'il
zivait detruit leurs defenses superieures. Tout le systeme porte zivec
lui les defauts inherents a ses qualites memes. Puisque les armes de
jet avaient une plus longue portee, il fallait etendre autantque possible
les fronts; cependant. on ne pouvait negliger les flanquements, car si
Fassaillant s'attachant au pied de la courtine, ils devenaient neces-
saire : or, plus ces tlanquements etaient formidables, moins les fronts
pouvaient rendre de services pour la defense eloignee.
Soit (fig. 7) un front AB muni de tours ; BG estla largeur du fosse ; le
jet diirbalete est EF. Si Fassaillant dispose son attaque (zonformement
au trace FGH, neuf embrasures le decouvrent. Mais soit IK un front
continu non flanque de tours, l'attaque etant disposee de meme que
ci-dessus en FGH, les embrasures etant d'ailleurs percees a des distances
egales a celles du front AB, treize de ces embrasures pourront decou-
vrir Passaillzint. Que celui-ci traverse le fosse et vienne se poster en M,
les assieges ne peuvent se defendre que par les machicoulis directe-
ment places au-dessus de ce point M; mais ils voient sur une grande
longueur la nature des operations de l'ennemi, et Finquietent par des
sorties dans le fond du fosse, oü il ne trouve aucun defilement.