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sont quelquefois superposees ou le plus souvent contrariees, clest-ä-
dire pleins sur vides, ainsi que l'indique la figure l. En divisant l'eau
de pluie qui fouette sur les parements, en eloignant Phumidite des
joints et lui donnant un ecoulement, ces ecailles, outre leur effet de-
coratif, ont encore l'avantage de conserver les ravalements exterieurs.
Si cet effet est sensible sur les parements verticaux, a plus forte raison
l'est-il sur les surfaces inclinees, sur les talus directement exposes a
la pluie. Sur les surfaces inclinees elevees en pierre, toute saillie propre,
par sa forme, a diriger les eaux est eminemment favorable a la conser-
vation de la maconnerie, en evitant Yimbibition uniforme de la pluie.
Que les architectes du xne siecle aient fait cette experience, ou qu'ils
aient seulement eu en vue la decoration des surfaces inclinees (deco-
ration logique d'ailleurs, puisqu'elle rappelait une couverture de tuiles
ou de bardeaux), toujours est-il que ces architectes ont adopte les
ecailles sculptees sur la pierre pour toute surface en talus.
Les formes les plus anciennes donnees a ces ecailles prcsentent une
suite de carres ou de billettes, comme la figure ci-dessus, ou de petits
arcs plein cintre et brises, ainsi que l'indique la figure 2 Il faut ob-
server que chaque rang decailles est toujours pris dans une hauteur
d'assises, les joints verticaux etant places au milieu des vides laisses
entre les ecailles. L'eau pluviale tombant de A en B est conduite par
la taille de la pierre le long des deux aretes AC, BG; en C, elle s'e-
goutte, arrive a Fextremite D, et ainsi successivement jusqua la cor-
niche. Les parties les plus humectees sont donc toujours les arätes des
ecailles ; mais, par leur saillie meme, ces aretes sechent plus facilement
que les parements unis; Phumidite demeure donc moins longtemps
sous les parements : c'est la tout le secret de la conservation de ces
Tour
de l'escalier du x11" sibclc de Fäglise d'Eu.