Volltext: [Construction-Cyborium] (T. 4)

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fait adopter la voüte en arcs d'ogive, c'etait le desir de s'affranchir de 
certaines necessites genantes imposees par la voüte (Parete antique, le 
besoin dindependance qifeprouvaient les constructeurs. Mais l'inde- 
pendance, en construction comme en toute chose, ne s'acquiert qu'a 
la suite de tentatives avortees. Les architectes du xut siecle sentaient 
bien que leurs principes etaient fertiles en application, qu'ils les con- 
(lÜiPEIiOIIf. a surmonter sans effort les difficultes de la construction des 
grands editices : toutefois, comme il arrive toujours, ces principes, a la 
fois si simples et si souples, les embarrassaient cruellement dans l'ap- 
plication immediate ; pour y rester fideies, ils compliquaient leurs 
constructions, ils ne pouvaient se debarrasser totalement des vieilles 
traditions, et, voulant les concilier avec leurs nouvelles iclees, ils tom- 
baient dans des difficultes infinies. Loin de se (iecourziger cependant, 
ils s'attachaient, apres chaque tentative, a ces idees nouvelles avec l'ar- 
deur ct la persistance de gens convaincus. Nous allons les voir a l'oeuvre 
dans la cailhetirale de Langres, un des monuments de la France le plus 
fertiles en enseignements, et certainement un des mieux construits. La, 
les traditions antiques ont une puissance consideiable. Langres est une 
ville romaine dans un pays couvert, il y a quelques siecies encore, de 
nombreux edifices romains a peu pres intacts. Arrivons au fait qui 
nous occupe particulierement, aux voiitcs en arcs d'ogive bandes sur le 
collaterzil du sanctuaire. La colonne  qui, memc dans 
les edifices purement gothiques, persista si tard, est employiee dans le 
choeur de la trathedrale de Langres. (les colonnes ont les proportions 
de la colonne corinthienne romaine, et leur chapiteau est quasi romain; 
mais (fig. 37) leur taiiloir est (leja dispose en vue de ce qu'il doit porter : 
deux de ses cotes ne sont point paraileles, et forment. coin, afin (Teviter 
les surfaces gauches a l'intrados des archivoites A qu'ils portent; du 
(zole du coiiateral, ce tailloir donne une ligne brisee pour offrir un point 
d'appui saillant a l'arc-doubieau B. En X, nous donnons la projection 
horizontale de ces tailloirs. Sentant la necessite de degager les arcs- 
doubleaux, de laisser une place a la naissance des arcs ogives, et crai- 
gnant i'action de la poussee des voütes sur les colonnes, maigre la 
forme circulaire de l'abside, l'architecte a surmonte ce taiiloir d'une 
saillie en encorbellement C. Ainsi que le fait voir notre figure, les arcs 
ogives D trouvent difficilement leur naissance ; cependant l'instinct de 
l'artiste lui a fait orner cette naissance afin de dissimuler sa maigreur. 
Il y a trois sommiers l'un sur l'autre : les deux premiers E, F, ont leurs 
lits horizontaux; le troisieme, G, porte les coupes normales aux courbes 
des arcs. Alors ces arcs parviennent, non sans peine, a se degager du 
plan carre, et meme l'arc ogive doit s'incruster entre les ciaveaux des 
archivoltes et. arcs-doubieaux. Mais le constructeur veut deja doubler 
son archivolte A d'un second arc I qui vient penetrer l'arc ogive, car le 
mur qui surmonte ces archivoites est epais et porte une voüte en cui- 
de-four. Ce n'est donc qu'au-dessus de l'arc ogive et lorsque celui-ci se 
degage des sommiers, qu'on a pu bander ce second arc I. Ce n'est pas
	        
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