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fait adopter la voüte en arcs d'ogive, c'etait le desir de s'affranchir de
certaines necessites genantes imposees par la voüte (Parete antique, le
besoin dindependance qifeprouvaient les constructeurs. Mais l'inde-
pendance, en construction comme en toute chose, ne s'acquiert qu'a
la suite de tentatives avortees. Les architectes du xut siecle sentaient
bien que leurs principes etaient fertiles en application, qu'ils les con-
(lÜiPEIiOIIf. a surmonter sans effort les difficultes de la construction des
grands editices : toutefois, comme il arrive toujours, ces principes, a la
fois si simples et si souples, les embarrassaient cruellement dans l'ap-
plication immediate ; pour y rester fideies, ils compliquaient leurs
constructions, ils ne pouvaient se debarrasser totalement des vieilles
traditions, et, voulant les concilier avec leurs nouvelles iclees, ils tom-
baient dans des difficultes infinies. Loin de se (iecourziger cependant,
ils s'attachaient, apres chaque tentative, a ces idees nouvelles avec l'ar-
deur ct la persistance de gens convaincus. Nous allons les voir a l'oeuvre
dans la cailhetirale de Langres, un des monuments de la France le plus
fertiles en enseignements, et certainement un des mieux construits. La,
les traditions antiques ont une puissance consideiable. Langres est une
ville romaine dans un pays couvert, il y a quelques siecies encore, de
nombreux edifices romains a peu pres intacts. Arrivons au fait qui
nous occupe particulierement, aux voiitcs en arcs d'ogive bandes sur le
collaterzil du sanctuaire. La colonne qui, memc dans
les edifices purement gothiques, persista si tard, est employiee dans le
choeur de la trathedrale de Langres. (les colonnes ont les proportions
de la colonne corinthienne romaine, et leur chapiteau est quasi romain;
mais (fig. 37) leur taiiloir est (leja dispose en vue de ce qu'il doit porter :
deux de ses cotes ne sont point paraileles, et forment. coin, afin (Teviter
les surfaces gauches a l'intrados des archivoites A qu'ils portent; du
(zole du coiiateral, ce tailloir donne une ligne brisee pour offrir un point
d'appui saillant a l'arc-doubieau B. En X, nous donnons la projection
horizontale de ces tailloirs. Sentant la necessite de degager les arcs-
doubleaux, de laisser une place a la naissance des arcs ogives, et crai-
gnant i'action de la poussee des voütes sur les colonnes, maigre la
forme circulaire de l'abside, l'architecte a surmonte ce taiiloir d'une
saillie en encorbellement C. Ainsi que le fait voir notre figure, les arcs
ogives D trouvent difficilement leur naissance ; cependant l'instinct de
l'artiste lui a fait orner cette naissance afin de dissimuler sa maigreur.
Il y a trois sommiers l'un sur l'autre : les deux premiers E, F, ont leurs
lits horizontaux; le troisieme, G, porte les coupes normales aux courbes
des arcs. Alors ces arcs parviennent, non sans peine, a se degager du
plan carre, et meme l'arc ogive doit s'incruster entre les ciaveaux des
archivoltes et. arcs-doubieaux. Mais le constructeur veut deja doubler
son archivolte A d'un second arc I qui vient penetrer l'arc ogive, car le
mur qui surmonte ces archivoites est epais et porte une voüte en cui-
de-four. Ce n'est donc qu'au-dessus de l'arc ogive et lorsque celui-ci se
degage des sommiers, qu'on a pu bander ce second arc I. Ce n'est pas