Volltext: [Construction-Cyborium] (T. 4)

[ CONSTRUCTION ]  52   PRINCIPES j 
appartenant au xne siecle des cathedrales de Noyon, de Senlis, et d'un 
grand nombre d'eglises de l'0ise, de la Seine, de Seine-et-Oise, de Seine- 
et-Marne, de la Marne, de la Seine-Inferieure, etc, on s'e'tonne que des 
constructeurs aient ose monter des monuments d'une assez grande hau- 
teur et tres-legers avec des moyens qui semblent si faibles; et cepen- 
dant la stahilite de ces editices est assuree depuis longtemps, et si 
quelques-uns d'entre eux ont subi des alterations sensibles, cela tient 
presque toujours a des accidents particuliers, tels que les incendies, le 
defaut d'entretien ou des surcharges posterieures. De tous ces monu- 
ments, l'un des plus parfaits et des mieux conserves est la cathedrale 
de Noyon, batie de 1150 a 11190. Sauf les colonnettes, les gros chapi- 
teaux, les sommiers et quelques morceaux exceptionnels, toute la 
batisse n'est en realite composee que de moellon peu resistant. 
On prendra une idee de ce qu'est cette construction par notre 
tigure 31, qui donne une partie (les travees interieures jumelles de la 
nef. Les colonnettes isolees, de la galerie du premier et-age, celles du 
petit triforium superieur, celles separant les fenetres hautes, sont des 
monolithes de pierre dure en delit. Quant aux (zolonnettes triples A, 
qui, avant la reconstruction des voütes au xne siecle, recevaient l'arc- 
doubleau d'intersection des arcs ogives et. les formerels, elles sont com- 
posees de grands morceaux en delit retenus de flistanee en distance par 
des crampons a T. Mais ces colonnettes ont me posees apres que la 
construction avait subi son tassement, et par le fait elles ne sont qu'une 
decoration et ne portent rien, l'assise de chapiteau et le sommier dont 
les queues s'engagent dans la maeonner-ie suffisant pour soutenir les 
claveaux de cet arc-doubleau. Nous avons indique en B la naissance des 
anciens arcs ogives des grandes voütes et en G le formeret derriere ces 
arcs ogives. On remarquera qu'ici, comme dans la plupart des eglises 
baties a cette epoque dans les provinces voisines de Flle-de-France, et 
notamment dans le Beauvoisis, les piles qui portent les retombees des 
arcs ogives et arcs-douhleaux sont beaucoup plus fortes que celles sup- 
portant seulement Parc-doubleau de recoupement. En d'autres termes 
(voy. le plan), les piles D se composent d'un faisceau de colonnes, tan- 
dis que les piles intermediaires E ne sont quedes colonnes monocylin- 
driques a rez-de-chaussee surmontees du faisceau de colonnettes A. 
Ijextreme legerete d'une pareille construction, la facilite avec laquelle 
tous les materiaux qui la composent pouvaient etre tailles, montes et 
poses, expliquent comment, meme avec de faibles ressources, on pou- 
vait songer a batir des edifices d'une grande etendue et fort eleves au- 
dessus du sol. Aujourd'hui que nous avons pris l'habitude d'en1ployer 
des masses enormes de pierres d'un fort volume dans nos editices les 
moins considerables, de mettre en ceuvre des forces dix fois plus resis- 
tantes qu'il n'est besoin, nous n'oserions pas entreprendre de batir 
une cathedrale de la dimension de celle de Noyon avec des moyens 
en apparence aussi faibles, et nous depenserions des sommes l'abu- 
leuses pour executer ce qu'au xne siecle on pouvait faire avec des res-
	        
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