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rates A etaient coupes de tacon que leur face oblique GD, perpendi-
culaire a la directrice B des arcs ogives, fut partagee en deux parties
cigales par cette directrice. ,
Cependant il faut reconnaitre que les constructeurs ne se decide-
rent que peu a peu a accuser la forme, la direction et les membres (les
voütes sur le plan de terre. Ils conserverent pendant quelque temps
les piles monocylindriques a rez-de-chaussee, en ne tracant le plan
(zommande par les voütes que sur les tailloirs des chapiteaux de ces
piles. Ge qui preoccupa, (les latin du xnc siecle, ce fut l'observation
rigoureuse d'un principe qui jusqu'alors n'avait pas ete imperieuse-
ment aflmis. Ge principe etait celui de Fequilibre des forces substitue
au principe de stabilite inerte, si bien pratique par les Romains et que
les constructeurs romans s'etaient vainement etforces de conserver
dans leurs grands edifices voütes composes de plusieurs nefs. Recon-
naissant Pimpossibilite dc donner aux piles isolees une assiette suffi-
sante pour rcsister a la poussee des voütes, les constructeurs du xne
siecle prirent un parti franc : ils allerent chercher leurs moyens de re-
sistance ailleurs. Ils ne voulurent plus admettre les piliers isoles que
COIIIIIIB points d'appui maintenus verticalement, non par leur propre
assiette, mais par des lois (Fequilibre. Il importait alors seulement
qu'ils eusscntune force suffisante pourresistcr a unc pression verticale.
Toutefois, memc lorsqu'un principe est admis, il y a pendant un certain
temps, dans son application, des indecisions, des taton1iements;on
ne s'affranchit jamais des traditions du jour au lendemain. En trou-
vant les voütes en arcs d'ogive sur plan carre traversees par un arc-
doubleau, les constructeurs cherchaient encore des points espaces de
deux en deux travees, plus stables au droit des poussees principales.
En effet, dans la figure 27, .les points A recoivent la charge et maintien-
nent la poussee d'un arc-douhleau et de deux arcs ogives, tandis que
les points B ne recoivent que la (zhzn-ge et ne Inaintiennent que la
poussee d'un arc-doubleau. Ce systeme de construction des voütes,
adopte pendant la seconde moitie du xne siecle, engageait les construc-
teurs a elevcr sous les points A des piles plus fortes que sous les
points B, puis a donner aux claveaux des arcs-doubleaux principaux
tombant en A une largeur et une epaisseur plus grandes que celles
(lonnees aux claveaux des arcs ogives et arcs-doubleaux secondaires;
car, dans les voütes gothiques primitives, il est a remarquer, comme
nous l'avons dit deja, que les claveaux de tous les arcs presentent
generalement la meme section.
L'arc en tiers-point etait si bien commande parla necessite de dimi-
nuer les poussees ou de resister aux charges, que nous voyons, dans les
constructions gothiques primitives, les arcs brises uniquement adoptes
pour les arcs-doubleaux et les archivoltes inferieures, tandis que l'arc
plein cintre est conserve pour les baies des fenetres, pour les arcatures
des galeries et meme pour les formerets, qui ne portent qu'une faible
charge ou ne presentent que peu d'ouverture. Ala cathedrale de Noyon,