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etaient entoures de colonnes portant des voiles, composes d'une table
simple, ou seulement surmontes d'un retable avec une suspension;
mais ces autels n'etaient pas couverts, tandis qu'en Italie la plupart
des autels principaux possedaient un cyborium. Cependant en France
quelques autels d'eglises abbatiales romanes avaient des balda-
quins. Dans la Vie de saint Odilon, abbe de Gluny l, on lit ce passage :
a Il commenca aussi un cyborium sur l'autel de Saint-Pierre, et re-
wvetit les colonnes de lames d'argent decorees d'un bel ouvrage en
a niellesg. r) Nous ne possedons malheureusement sur ces baldaquins
de Fepoque romane que des descriptions aussi laconiques que celle-ci ;
il est donc difficile de se faire une idee exacte de leur forme, de
leur composition et de leur importance. Quelques ivoires rhenans
des x12 et xnt siecles nous montrent bien des edicules sur les au-
tels, auxquels sont suspendus des voiles; mais ces representations
ne nous instruisent guere plus que les descriptions anciennes, car ces
monuments sont figures d'une facon toute conventionnelle: ils se
composent de quatre colonnes portant une sorte de coupole surmontee
d'une croix.
Il faut dire que les baldaquins, a moins de prendre des dimensions
treS-Cünsidärables, genent le ceremonial adopte aujourd'hui aux autels
principaux des eglises importantes. Pour les cathedrales, les balda-
quius etaient contraires aux dispositions adoptees depuis le xne siccle,
puisque les eveques, en reconstruisant leurs eglises, tenaient. au con-
traire a ce que la table de l'autel fut libre, et a ce qu'elle put titre vue
de tous les points de Feglise.
' Ifita S. Odilonis abb. inter Acta SS. BenedicL, sect. 6, part. I, pag. 687.
f a Incmpit etianz ciborium supra altare S. Petri, cujus colunmas vestivit ex
cum nigelle pulclzro opere decoratas. n
argente
TOME
QUATRÜJME.