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recevaient les viandes, mais les landiers (chenets) de ces cheminees
portaient de petits fourneaux ä leur sommet; on remplissait les pota-
gers de charbon; puis des tables, sur lesquelles on etendait de la braise
incandescente, servaientencore de supplement, soit pour faire instan-
laneinent des coulis, soit pour dresser des plats. On tenait fort alors
21 manger chauds les mets chauds, et l'on comprend comment, dans ces
vastes cuisines toutes garnies de foyers, les aliments n'avaient pas _le
temps de se refroidir pendantqubn les posait sur des plats. La bonne
disposition des tuyaux de cheminee, et surtout ce tirage central que
nous trouvons dans toutes les cuisines du moyen age, renouvelaient
sans cesse les colonnes d'air, et, malgre Fextreme chaleur, enlpechaient
les cuisiniers d'etre asphyxies.
Puisque nous avons parle de la table des ducs de Bourgogne, nous
ne devons pas omettre la belle cuisine construite pendant la seconde
moitie du xve siecle dans l'enceinte du palais des ducs de Bourgogne
a Dijon. Gette salle et ses dependances etaient encore entieres il y a
quelques annees. Son plan est un carre parfait (fig. 20); la voüte cen-
trale est portee sur huit colonnes; sur trois cotes, ces colonnes servent
de pieds-droits a trois grandes clleminees jumelles A, dont les foyers,
divises seulement par des arcs en tiers-point, sont surmontes de dou-
hles tuyaux barlongs. Deux potagers ou fourneaux sont disposes en B;
en G est un four, et en D un puits avec conduit E communiquant avec
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