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tombeau du saint par les ouvertures nlenagees dans le mur du mar-
tyrium, faisaient leurs oraisons devant l'autel, et remontaient. par l'autre
escalier. La crypte de la cathedrale de Ghartres avait un martyjrium tres-
etroit, mais un deambulatoire avec chapelles d'une grande etenduek
La crypte de Feglise abbatiale de Saint-Denis presentait ces memes dis-
positions des avant la reconstruction entreprise par Sugcr; l'illustre
abbe les conserva en rebatissant lc rond-point, et ajouta de vastes cha-
pelles au deambulatoire pourtournant le martyrium, auquel il laissa sa
forme primitivet, ne voulant pas, probablement, toucher a ce lieu con-
sacre. Cependant ce fut Suger qui enleva les reliques de saint Denis et
de ses deux compagnons de la crypte ou elles etaient deposees, pour les
placer sous l'autel des martyrs, au fond du sanctuaire3 (voy. AUTEL").
Une des cryptes les plus vastes qui aient etc elevees est certaine-
ment celle de l'abbaye de Saint-Benigne de Dijon. Cette crypte existait
des le Vle siecle sous le sanctuaire de leglise batie par Gregoire, eveque
de Langres. En 1001, Guillaume, abbe de Saint-Benigne, entreprit de
reconstruire Feglise et les cryptes. D. Planclier4 veut que Guillaume
n'ait fait que reparer l'ouvrage de Feveque Gregoire, et qu'il ait seule-
ment bati en entier la rotonde qui se voyait derriere l'abside. Quant.
aPeglise, nous ne pouvons savoir s'il la reconstruisit ou s'il la repara,
parce qu'elle fut totalement rebatie a la fin du xui" siecle; mais des
decouvertes recentes 5 ont mis a nu les restes du martyrium renfermant
le tombeau du saint et les caveaux de la rotonde y attenants: or ces
constructions sont identiques et possedent tous les caracteres de l'ar-
chitecture barbare du commencement du x18 siecle. Il faut donc voir la
un monument de cette epoque; cependant il est certain que Pabbe
Guillaume conserva des massifs appartenant a des constructions ante-
rieures; on reconnait des soudures, on retrouve des fragments d'un
monument plus ancien remployes comme moellon.
Le plan souterrain de cet edifice, unique en France (fig. 5), fait assez
voir que les cryptes primitives setendaient au dela des parties A, sous
les transsepts de l'ancienne eglise. (Yetait dans ces deux galeries A que
devaient aboutir probablement les escaliers de la crypte de Feveque
Gregoire. Peut-etre, du temps de Guillaume, ces zmttiens escaliers
zivaient-ils ete deja supprimes ou juges insuffisants, puisqu'on en avait
' Voyez la Monographie de la cathäclrale de Chartres par M. Lassus, publiäe par
le Ministre de l'instruction publique et des cultes; et la Description de la catheklrale de
Clzartres, par M. Yabbü Bulteau.
' Le martyrium de Saint-Denis date du 1x9 ou xi siäcle
H Voyez le mot CHASSE, Dictionnaire du mobilier franpais.
' llist. de Bourgogne, t. I".
5 Des fouilles exäcuträes en novembre 1858, sous la direction de M. Suisse, architecte,
ont fait reparaitre les restes de la crypte de Saint-Bänigne et l'otage infürieur de la ro-
tonde. Ccs prücieux dfäbris, consolidäs, sont visibles.