[ CRYPTE ] 448
marbre et de chapiteaux histories, et sont assez vastes pour contenir un
grand nombre de tideles; elles possedent. le plus souvent deux esca-
liers, afin de permettre aux nombreux pelerins qui venaient implorer
l'assistance des saints dont les restes etaient deposes sous les votites, de
descendre processionnellement par l'un des degres et de remonter par
l'autre. On evitait ainsi le desordre et la confusion.
Les cryptes, sauf de rares exceptions, recoivent dujour par (llätroites
fenetres ouvertes sur le dehors de Feglise ou sur les bas-cotes du sanc-
tuaire. Cette derniere disposition parait avoir ete adoptee lorsque les
cryptes etaient creusees sous les choeurs des eglises romanes entoures
d'un collatcrzil. Ainsi les ouvertures qui donnaient de. l'air et de la
lumiere dans la crypte debouchaient dans l'enceinte du lieu (zonsacre.
Alors les choeurs etaient eleves au-dessus du pave du pourtour, ce qui
ajoutait a la solennite des ceremonies religieuses, et ce qui permettait
meme a l'assistance de voir, du bas-cote, ce qui se passait dans la
crypte. La plupart des eglises rhenanes conservent encore cette dispo-
sition, que nous voyons adoptee dans une curieuse eglise dont quelques
parties paraissent remonter au v1" siecle; nous voulons parler de Peglisc
de Saint-Martin au Val, a Ghartres. a On penetrait primitivement dans
u la crypte , dit M. Paul Durand, dans la description fidele qu'il a don-
nee de cet edificel, a par deux petites portes placees a droite et a
(c gauche de sa partie occidentale. Ges portes existent encore... Il est
a probable qu'autrefois le spectateur place dans la grande nef pouvait
u apercevoir Yinterieur de la crypte par une ouverture mediane, ou deux
(r ouvertures laterales pratiquees dans sa face occidentale, comme on
a le voit encore dans plusieurs eglises du centre et. de l'ouest. (le la
u France... w Il y a entre le sol du sanctuaire releve et celui du bas-
cote une (litiferenee de niveau suffisante pour qu'on ait pu pratiquer des
fenetres dans le soubassement des arcades du choeur, de maniere a
eclziirer la crypte et a permettre de voir Pinterieur de cette (frypte, dont
les voütes reposent sur deux rangees de quatre colonnettes chacune.
Bien que Feglise ait etc mutilee et reconstruite en partie a plusieurs
reprises, cependant legbases des colonnettes de la crypte et quelques
chapiteaux primitifs sont d'un travail qui appartient a une epoque tres-
reeulee, voisine encore des arts du Bas-Empire, et presentant tous les
caracteres de la sculpture de la crypte celebre de la Ferte-sous-Jouarrei.
Les cryptes romanes n'ont guere qu'une hauteur de 3 a 4 metres
du sol a" la voüte; il fallait alors que ces voütes fussentportees sur un
quinconce de colonnes, si la crypte occupait en superficie un espace
assez etendu. Toutefois, les cryptes etant creusees sous une abside ou
1 Rapport sur fdglfse e: la crypte de SaM-fvfartm au Var, a Chartres, W 11. mm
Durand. Charmes, 1858.
3 Voyez la publication des zlrchives des monuments historiques, sous les auspices de
Son Exc, M. le Ministre (TEtat. Gidc, ädit.