[ COUPOLE ] 352
dela du xvi" siecle, et les pendentifs des premiers siecles du moyen zig
ne sont que des encorbellements ou des arcs superposes suivant un spher
roide. Ces observations techniques ont plus d'importance qu'on ne croit
souvent, car elles aident a expliquer des transformations, des influences,
dont on ne saurait se rendre un compte exact, si on les neglige.
Il est fort etrange que les Romains occidentaux n'aient pas trouve la
coupole sur pendentifs, ou, s'ils l'ont trouvee, qu'il ne nous en reste
aucune trace ; car ils avaient fait penetrer des voütes en berceau eyliir
driques dans des spheres, et les pendentifs ne sont pas autre chose
que les triangles curvilignes de la sphere laisses entre ces penetrations.
Cependant la coupole de Sainte-Sophie, celles de Saint-alaire de Venist-
et celles de Saint-Front de Perigueux ne sont pas seulement des sphe-
roides penetres par des cylindres. Il y a d'abord, sur les quatre piliers.
un premier spheroide, lequel est penetre; puis, au-dessus des penc-
trations, une seconde portion de sphere dont le centre est surhaussti
C'est la ce qui distingue nettement la coupole byzantine de la coupole
romaine. Pour faire comprendre par une figure notre detinition: soit
(fig. 6), en A, la projection horizontale d'une coupole posee sur quatre
piles et quatre zircs-doubleaux. La coupe sur l'axe CD de cette coupole
donnera en projection verticale le profil E, mais la coupe sur la dia-
gonale CH (lonnera le profil rabattu I. C'est d'apres ce principe (liront
ete tracees les coupoles de Saint-Front de Perigueux. Les quatre EIPCS-
doubleaux etant (zomposes de courbes brisees, les constructeurs ont etc
entraines a tracer le premier spheroide penetre par ces arcs au moyen
de (leux traits de compas GK, HK. La section horizontale de ce premier
spheroide a etc faite en L, et un bandeau saillant a ete pose a ce niveau
pour porter les faux cintres destines a construire la coupole. Cette cou-
pole elle-meme n'est pas une demi-sphere, mais est obtenue au moyen.
de deux courbes. Rtägulier-ement, les pendentifs (levraient etre appa-
reilles, en coupe, suivant la diagonale, conformement au trace M, c'est-
a-dire presenter des rangs de claveaux dont, les lits seraient normaux
a la courbe HK, avec crossettes a la queue; les constructeurs de Saint-
Front n'ont pas pris (zette peine, et ils se sont contentes de poser les
assises des pendentifs en encorbellement, conformement au trace N.
Grace a la courbure des pendentifs, ces rangs de pierres en encorbelle-
ment ne basculent pas; mais ils peuvent ecraser la pointe du triangle
et se (letacher des arcs-doubleaux tout d'une piece, ce qui a eu lieu.
Quant a la coupole proprement dite, elle se compose d'une sorte de
tambour 0, compose d'assises horizontales et d'une calotte surmonte-e
d'un dallage avec charge au sommet. A Saint-Front, les arcs-doubleaux
sont peu epais et leurs faces sont verticales, les pendentifs ne com-
nmngant a prendre leur courbure que sur l'extrados de ces arcs. Bien-
tot, cependant, les constructeurs penserent, non sans raison, que ces
arcs-doubleaux supportant une charge enorme, il etait. necessaire de
donner a leurs claveaux beaucoup de queue; mais, pour ne pas elever