[ CONTRE-FORT ] 288
que les murs etaient eux-memes tres-epais. En effet, ils n'etaient guere
alors qutune chaine de pierre, saillante, renforcant les points d'appui
principaux, et ils etaient termines a leur sommet ainsi que l'indiquent
les figures precedentes, ou ils se trouvaient couverts par la tablette de
la corniche, conformement au trace (fig. 7), ne debordant pas la saillie
de celle-ci. Mais lorsque, au X112 siecle, le systeme de construction ern-
ploye jusqu'alors fut modifie par Fecole laique; que cette ecole, laissant
de cote les traditions romaines, put appliquer avec methode les prin-l"
cipes de construction gothique, le contre-fort devint le membre princi-
pal de tout edifice voüte. Les murs ne furent plus que des remplissages
destines a clore les vaisseaux, des sortes (Tecrans, n'ajoutant rien ou
peu de chose a la stabilite. A Fexterieuif alors, les contre-forts consti-
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tuant a eux seuls les editices couverts par des voütes de maconnerie, il
fallut faire apparaitre franchement leur fonction, leur donner des for-
mes en rapport avec cette fonction, et les decorer autant que peut l'en-e
tout membre (l'architecture qui doit non-seulement etre solide, mais
conserver encore l'apparence de laforce. Ce n'est cependant que par des
transitions que les premiers architectes gothiques arrivent a oser donner
aux contre-forts l'importance qu'ils devaient prendre dans des construc-
tions de ce genre. Leurs premiers essais sont timides; les traditions
de l'architecture romane ont sur eux un reste d'influence a laquelle
ils ne peuvent se soustraire brusquement. Ilest clair que tout en voulant
adopter, a Finterieur, leur nouveau systeme de voütes, ils cherchent a
conserver, a Pexterieur des edifices, l'apparence romane a laquelle
les yeux s'etaient habitues; ou que si, par force, les contre-forts doivent
presentel" 11H Peliefassez considerable sur le nu des murs, ils essayentde
rappeler, dans la maniere de les decorer, des formes d'architecture qui
appartiennent plutot a des piliers portant une charge verticale qu'il (188
piliers butants. Ces tentatives sont evidentes dans le Beauvoisis, fer-
tile en ediüces voütes de Pepoque de transition. Nous en donnons deux