L" CONSTRUCTION j 270 [ MILITAIRE ]
voutes, en dehors du systeme gothique, qui put oHrir des dispositions
aussi favorables, il faut bien le reconnaitre. L'ouvrage est, du haut en
bas, construit en pierres d'appareil de OmJlO a de hauteur, dont
les parements sont tailles au taillant droit, librement, mais parfaite-
ment dresses. A mesure que l"arl de l'attaque des places devient plus
methodique, les constructions militaires se perfectionnent, les mate-
riaux employes sont plus grands et mieux choisis, les murs plus epais
et mieux maconnes, les massifs remplis avec plus de soin et le mortier
plus cgal et plus ferme. Pendant le X1112 siecle, les constructions mili-
taires sont exectitees avec le plus grand soin, les moyens de resistance
opposes aux attaques singulierement etendus. On renonce le plus sou-
vent aux parements de petit appareil ou de moellons usites pendant
les xi" et xn siecles; ils sont faits de pierres d'appareil dures, possedant
des queues assez longues pour ne pas etre facilement arrachees par la
pince ou le pic hoyau des pionniers. Dans les massifs, on rencontre
souvent des chaines de pierre et des arcs de decharge noyes en pleine
IIIZiQOIIIIGPlLÄ. Les parapets sont composes de parpaings, les surfaces
uxterieures admirablement dressees. Jusque vers 1240 il arrive souvent
que les assises sont posees sur des lits de mortier tres-epais (0m,04 ä
0'205), garnis deelats de pierre dure (fig. 147); mais ce procede, qui
donnait aux lits des assises une grande adherence ä cause de la quan-
lite de mortier qui s'y trouvait employel, avait Pinconvenient de
faciliter aux pionniers l'introduction de la pince entre les lits pour
desceller les pierres. Au contraire, ä dater de cette epoque ,les lits des
assises formant les parements des fortifications sont minces (0201 en-
viron, quelquefois moins); les aretes des pierres sont vives, sans epau-
1 Il faut remarquer ici que le mortier a d'autant plus de force de cohäsion, qu'il se
trouve en plus grande masse; un lit de mortier tres-mince est brülä (comme disent les
magons) par 18 Piffffe, C! IYOSt plus qu'une lame poudreuse, gercäe, sans adhärcilcc, parce
qu'en posant les pierres, colles-ci boivent rapidement l'eau contenue dans le mortier, et
que celui-ci, se dessecliant trop vite, perd sa qualite.