Volltext: [Construction-Cyborium] (T. 4)

f CONSTRUCTION ]  262  [ MILITAIRE il 
Romains 1, et leur exemple avait ete suivi dans toutes les provinces du 
Nord et de l'0uest. L'enthousiasme produit de grandes choses. Inais il 
est de peu de duree. (Tetait un sentiment de reaction contre la bar- 
barie qui avait fait elever les eglises abbatiales et les vastes batiments 
qui les entouraient; cetait un desir de liberte et un mouvement de foi 
qui avaient fait elever les cathedrales (voy. GATIIEDRALFJ) : mais, ces mo- 
ments (l'effervescence passes, les abbes comme les eveques ne trou- 
xfaient plus qu'un devouement refroidi; par suite, des negligences ou 
des tromperies dans Fexecution des travaux. Avec la noblesse laique, 
il n'en pouvait pas etre ainsi; on ne demandait pas aux paysans du de- 
vouemenlz, on exigeait d'eux des corvees regulierement faites. sous une 
surveillance inflexible. Ce mode d'execulion elait certainement le plus 
efficace lorsqu'il s'agissait d'executei' avec methode des travaux consi- 
derables. Aussi ne devons-nous pas etre surpris de cette haine trans- 
mise de generation en generfition chez nous contre les forteresses 
feodales, et de l'affection que les populations ont conservee a travers 
les siecles pour leurs cathedrales. A la fin du dernier siecle. on a certes 
detruit beaucoup (Feglises, surtout deglises conventuelles, parce 
qu'elles tenaient a des etablissements feodaux, mais on a peu detruit 
de cathedrales; tandis que tous les chateaux, sansexception, ont ete 
devastes; beaucoup meme avaient ete ruines sous Louis Xlll et 
Louis XIV. Pou r nous constructeurs, qui n'avons ici qu'a constater des 
faits dont chacun peut tirer des consequences, suivant sa Inaniere 
de voir les choses, nous sommes obliges de reconnaifre qu'au point de 
vue du travail materiel, on trouve, dans les forteresses du moyen age. 
une egalite et une sürete dexecution, une marche reguliere et une 
attention qui manquent dans beaucoup de nos edifices religieux. 
Dans la construction des eglises, on remarque des interruptions, des 
tatonnements, des modifications frequentes aux projets primitifs; ce 
qui s'explique par le manque d'argent, le zele plus ou Inoins vif des 
eveques, des chapitres ou des abbes, les idees nouvelles qui surgis- 
saient dans l'esprit de ceux qui ordonnaient et payaient l'ouvrage. 
Tout cela est mis benevolement sur le compte de l'ignorance des mai- 
tres des oeuvres, de la faiblesse de leurs moyens (Fexecutiong. Mais 
quand un seigneur puissant voulait faire construire une forteresse, 
il n'etait pas reduita solliciter les dons de ses vassaux, a rechauffei- le 
zele des tiedes et a se fier au temps et a ses successeurs pour terminer 
ce qu'il entreprenait. (Yetait de son vivant qu'il voulait son chateau,  
1 En Normandie, il existait, pendant le moyen äge, une classe de paysans deäsigncäs sous 
le nom gänäral de bordiers. Les bordiers ätnient assujettis aux travaux les plus pdniblcs. 
et entre autres aux ouvrages de bätiments, tels que transports de matüriaux, terrasse- 
ments, etc. : on un mot, ils aidaient les mngons. (Voy. Etufles sur la conflit. de la classe agric. 
en Normandie au moyen fige, par L60p.Delislc,1851, p. 15, 20, 79, 83, et les notes p. 709.)  
a Üfl HG manque jamais: P111" exemple, de dire qu'on a mis deux sibcles ä bätir telle cathä- 
dralc, sans songer que, sur ces deux cents ans, on y a fravaillä dix 51 vingt ans seulement.
	        
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