la Ferte-ltlilon, et augmenta celles de Grepy et de Bethisy. Toutes les
constructions entreprises sous" les ordres de ce prince sont d'une exe-
cution et d'une beaute rares. Ony trouve, ce qu'il est si difficile de reu-
nirdans un meme editice, la parfaite solidite, la force, la puissance avec
Pelegance, et cette richesse de bon aloi qui n'abandonne rien aux ca-
prices. A ce point de vue, les bätiments de Goucy, eleves vers 1400, ont
toute la majeste grave des constructions romaines, toute la gräce des
plus delicates conceptions de la renaissance. Laissant de cote le style
de Fepoque, on est oblige de reconnaitre chez les architectes de ce
temps une superiorite tres-marquee sur ceux du XVIe siecle, comme con-
structeurs : leurs conceptions sont plus larges et leurs moyens d'exe-
cution plus surs et plus savants; ils savent mieux subordonner les
details a l'ensemble et bätissent plus solidement. La granttsalle du
chäteau de Coucy, dite salle des Preux, etait une oeuvre parfaite (voy.
CHATEAU); nous n'en montrerons ici que certaines parties tenant plus
particulierement a l'objet de cet article. Cette salle sclevait au premier
etage sur un rez-de-chaussee dont les voütes reposaient sur une epine
de colonnes et sur les murs lateraux. Elle n'a pas moinsde 16 metres
de largeur sur une longueur de 60 metres; c'est dire qu'elle pouvait
contenir facilement deux mille personnes. D'un cote, elle prenait ses
jours sur la campagne, a travers les epaisses courtincs du chateau;
de l'autre, sur la cour interieure (voy. ÜIIATEAU, fig. 16 et 17). Deux
enormes (zheminees doubles la chauffaient, et les laaies latex-ales etaient
au nombre de six, trois sur le dehors et trois sur la cour, sans comp-
ter un immense vitrage perce au midi sous le lambris de la voüte de
bois. Les baies laterales etaient surmontees de lucarnes penetrant dans
u ä un maistre charpentier, comme l'on a accoutumc de faire, on bien quelque peintre,
H quelque notaire, et autres qui se disent fort habiles, et le plus souvent n'ont gucres
u meilleur jugement et conseil que ceux qui le leur demandent..." Souventes fois aussi
u j'ay veu de grands personnages qui se sont trompez d'eux-intimes, pour autant que la plu-
a part de ceux qui sont aupres d'eux jamais ne leur veulent contredire, ains comme desi-
u rant de leur complaire, ou bien ä fuultc qu'ils ne licntendent, respondent incontinent tels
a mots ; C'est bien dict, monsieur ; dest une belle invention, cela est fort bien trouve, et
lt montrez bien que vous avez trcs bon entendenzent; jamais ne sera veu une telle oeuvre
a au monde. Mais les fascheux pensent tout le contraire, et en discourent par dcrriere
a peult-ätre, ou autrement. Voile comment plusieurs seigneurs se trompent et sont con-
u tentez des leurs. n Nous pourrions citer les six premiers chapitres tout entiers du lfiiilä
de Philibcrt de FOrmB; NOUS y renvoyons nos lecteurs, comme 51 un chef-d'oeuvre de bon
sens, de raison, de sagesse et dlhonnetcte.