Volltext: [Construction-Cyborium] (T. 4)

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eglises, debout encore aujourd'hui, font bien voir que. dans l'architec- 
ture religieuse, les constructeurs savaient entreprendre et mener a fin 
des monuments tres-vastes ; mais pour les batiments civils du moyen 
äge, (lenatures pendant les derniers siecles, condamnes a une destruc- 
tion systematique depuis la Revolution, meprises par nos edililes fran- 
caises, qui se donnent, en pel.it, le faible de Louis XIV, et veulent que 
tout dans leur ville rappelle leur passage..... ; pour nos batiments civils 
d'une date ancienne, disons-nous, ils sont devenus tres-rzires, et il n'est 
pas surprenant que les populations en aient perdu jusqu'au souvenir. 
Cependant il eut ete bien etrange que des hommes capables de conce- 
voir et (Pexecuter de si vastes edifices religieux se fussent contentes, 
pour les besoins ordinaires de la vie, de petits batimenls peu etendus, 
peu elcves, etroits, sortes de cabanes de chetive apparence. Il est. cer- 
taines personnes qui voudraient faire croire, par suite d'un esprit de 
systeme dont nous n'avons pas a faire ici la critique, parce qu'il est 
completement etranger aux idees d'art, que la societe du moyen age 
etait enserree entre Peglise et la forteresse; qu'elle etait. par suite, 
hors d'etat de concevoir et de mettre a execution de ces grands eta- 
blisselnents d'utilite publique reclames par nos moeurs modernes; 
qu'entin elle vivait miserable, etoutlee sous une oppression double, 
souvent rivale, mzlis toujours unie pour arreter son developpement. 
Au point de vue politique, le fait peut etre discute, ce n'est pas notre 
affaire; mais, au point de vue de l'art, il n'est pas soutenable. Les ar- 
tistes qui trzicaient les plans de nos cathedrales netaient. point embar- 
rasses lorsqu'il s'agissait de construire de ces grands elablissements 
civils, tels que des hospices, des colleges, des maisons de ville, des 
marches, des fermes, amplement pourvus de tous leurs services. 
Gomme architectes, il nous importe peu de savoir si ces hopitaux, ces 
colleges, ces fermes (lependaient dabbayes ou de chapitres, si ces mai- 
sons de ville etaient frequemment fermees par les suzerains, si ces 
marches payaient un impot au seigneur du lieu. Ces etablissements 
existaient, c'est la tout ce que nous tenons a constater; ils etaient bien 
disposes, bien construits, d'une maniere durable et sage, c'est la ce 
qu'il faut reconnaitre 1.  
Prenons quelques exemples : examinons les belles dispositions des 
grandsalles des abbayes d'Ourscamps, de Saint-Jean des Vignes de 
4 On peut comprendre l'esprit de passion qui lit detruire les chüteaux et meme les 
eglises; mais ce qu'il est plus difficile d'expliquer, c'est la manie aveugle qui a fait demolir 
en France, depuis soixante ans, quantitc (Fedifices civils fort bons, fort beaux, fort utiles, 
uniquement parce qu'ils etaient vieux, qu'ils l'appelaient un autre fige, pour les remplacer 
par des constructions deplorables et qui coütent cher, bien qu'elles soient clevees avec 
parcimonie et qu'elles soient souvent tres-laides. Beaucoup de villes se sont privees ainsi 
düätablissemcnts qui eussent pu satisfaire a des besoins nouveaux, qui attiraicnt l'attention 
des voyageurs, et qui, a tout prendre, leur faisaient honneur.
	        
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