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sept; la construction avait meme ete des
naissances de ces basses voütes, ainsi que le font voir les lignes ponc-
tuees DE; mais l'architecte a du ceder au desir de produire plus (l'effet
en relevant les clefs de toutes les voütes au meme niveau. Peutfetre
une exigence du clerge fit-elle adopter ce dernier parti ; ce qui est cer-
tain, c'est que les naissances basses, indiquees ponctuees, furent acou-
pees au nu des piles, ainsi qu'il estfacile de le reconnaitre, et que ces
naissances furent relevees, comme l'indique notre trace, afin d'avoir
sur tout le pourtour de Fedifice des fenetres egales en hauteur. La fi-
gure lll presente la coupe sur la ligne GH du plan. Remarquons tout
de suite que, pour empecher le rondissement des piles si greles solli-
citees par des poussees inegales, produites par Fexhaussement des
voütes secondaires, l'architecte apose des etresillons de fer I de 0'205
carres, visibles dans nos deux coupes; que la pierre employee est un
gres dur tres-resistant et qui permettait de poser les voütes sur des
points d'appui greles. Examinons maintenant avec soin les details de
cette construction ; prenons la tete de la pile K (du plan) au point ou
cette pile recoit un grand arc-doubleau intermediaire du sanctuaire,
deux archivoltes, un arc-doubleau de chapelle et deux branches d'arcs
ogives. La section horizontale de cette pile (fig. M2) est tracee en A. De
B en G, nous voyons quatre assises de sommiers qui recoivent le grand
arc-doubleau. A partir de la coupe G, normale a la courbe de l'arc-dou-
bleau E, les claveaux de cet arc sont independants ; la pile sleleve der-
riere le remplissage F de cet arc sans liaisons avec lui, jusqu'au chapi-
teau de formeret G. La saillie de ce chapiteau forme liaison avec le rem-
plissage, puis la pile s'eleve encore independantejusquä sa rencontre
avec le formeret H. Au-dessus du chapiteau G, le remplissage monte
verticalement de l en K. Il est evide d'untrefle L, qui decore la nudite
de ce triangle recevant les voütains en moellons tailles. Les deux barres
de fer M servent düaätresillons entre cette pile et la suivante ; elles main-
tiennent la poussee de l'arc-doubleau E.
Prenons la pile suivante L du plan, celle de l'angle rentrant, qui se
trouve prise entre trois meneaux, qui reeoit un gros arcs-doubleau, deux
grandes branches d'arcs ogives des voütes principales, et une troisieme
branche d'arc ogive de chapelle (fig. M3). On voit encore ici que le trace
de chacune de ces parties aete fait independammentdes autres, et que
l'appareil ne presente que le moins de liaisons possible pour eviter les
epures trop compliquees. Cette independance des divers membres des
voütes venant retomber sur les piles laisse une grande elasticite a la
construction, elaslicite necessaire dans un monument aussi leger, tres-
eleve et charge fort inegalement. On peut constater en effet, dans le
chceur defeglise Saint-Nazaire, des torsions, des mouvements con-
sideralales, sans que pour cela la hatisse ait rien perdu de sa solidite.
Encore une fois, ce ne sont pas la des exemples a suivre, mais fort utiles
a connaitre, a cause des moyens simples et pratiques mis en oeuvre.
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