CONSTRU CTION
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EVELOPPEMENTS
plus il ziugmente les chances de tassement, par suite de dechirements
et (tinstabilite dans les divers membres de son edifice, puisque, si son
editice grandit, les materiaux sont les memes. Ces differences ne sont
pas sensibles entre des edifices qui dilfeifent, peu par leurs dimensions,
ou lorsque l'on consent a mettre un exces enorme de forces dans les con-
structions; mais si l'on ne veut mettre en (Jeuvre que la quantite juste
de materiaux necessaires, et si, avec les meimes materizlux, on veut cle-
ver une faqade comme celle d'une eglise de village et comme la l'arcade
de Notre-Dame de Paris, on comprendra la necessite (l'adopter des
dispositions particulieres dans le grand editice, atin de combattre les
chances singulierementi multipliees des tassements, des ruptures et, par
suite, de dislocation generale. Nous avons vu (leja comment les con-
structeurs gothiques primitifs avaient trouve une ressource contre les
tassements et les cleformations qui en resullentdzins l'emploi des pierres
debout, en (lelit, pour roidir les piles les plus hautes, baties par assises.
Nous avons fait connaitre aussi comment, pendant Fepoque romane,
des constructeurs avaient enveloppe un blocage dans un revetement (le
pierre conservant a Pexterieui- l'apparence d'une construction de grand
appareil. Les architectes gothiques, ayant pu constater l'insuffisance de
ce procede et son peu de cohesion, substituerent la maconnerie en petit
appareil au blocage, et pretendirent lui donner de la resistzince, et sur-
tout du roide, en y adjoignant de grands morceaux de pierre isoles, re-
lies seulement, de distance en distance, au corps de la batisse, par des
assises posees sur leur lit penetrant profondement dans cette batisse.
Des pierres en delit ils firent des colonnes, etdes assises de liaison, des
bases, des bagues, des chapiteaux, des frises et bandeaux. C'est lalori-
gine de ces arcatures de soubassement, de ces ordonnances de colon-
netles plaquees contre des parements, et souvent meme de ces i'evete-
ments ajoures qui decorent les tetes des contre-forts exterieurs ou des
murs. La facade de la cathedrale de Paris nous fournit de beaux exem-
ples de cette construction mixte, composee d'assises et de placages en
delit, dont la fonction est si franchement accusee, et qui presente de
si brillants motifs de decoration. Il faut, il est vrai, avoir ete appele a
dissequer ces constructions pour en reconnaitre le sens pratique. Rien
n'est plus simple en apparence, comme construction, que Tenon-me fa-
cade de Notre-Dame de Paris, et c'est une de ses qualites. En voyant
une pareille masse, on ne peut supposer qu'il faille employer certains
artifices, des combinaisons tres-etudiees, pour lui donner une parfaite
stabilite. ll semble qu'il a suffi d'empiler des assises de pierre de la
base au faite, et que cette masse enorme doitse maintenir par son propre
poids. Mais, nous le repetons, elever une facade de 20 metres de haut
ou de '70 metres, ce sont deux operations (lifterentvezs; et la facade de
20metres, parfaitement solide, bien combinee, dont les dimensions se-
raient tripläes 6D fOHt SGHS, ne pourrait etre maintenue debout. Ge sont
la de ces lois que la pratique seule peut faire connaitre. ll n'est pas be-
soin de faire des calculs compliques pour comprendre, par exemple,