Volltext: [Construction-Cyborium] (T. 4)

 CONSTRUCTION f]  156  L DEVELOPPEMENTS ] 
recouvre; on ne saurait mentir avec l'architecture gothique, car cette 
architecture est avant tout une construction. C'est principalement dans 
les edifices de Plle-de-France qu'on peut constater l'application de ce 
principe. Nous avons vu qu'en Bourgogne, grace a la qualite excellente 
(les materiaux et a la possibilite de les extraire en grands morceaux, les 
architectes ont pu se permettre certaines hardiesses qui peuvent passer 
pour des tours de force. Ce defaut ne saurait etre reproche aux archi- 
tectes de Flle-de-France ou a leur ecole; ces constructeurs sont sages, 
11s savent se maintenir dans les limites que la matiere impose, et mcme 
lorsque l'architecture gothique se lance dans Yexageration de ses pro- 
pres principes, ils conservent encore, relativement, la moderation, qui 
est le cachet des hommes de goüt. 
Les bassins de la Seine et de l'0ise possedent des bancs calcaires 
excellents, mais dont les epaisseurs sont faibles lorsque les materiaux 
sont durs, fortes lorsqu'ils sont tendres; c'est du moins la loi generale. 
Les constructions elevees dans ces bassins se soumettent a cette loi. 
Toute la partie anterieure de la cathedrale de Paris fut elevee des les 
premieres annees du X1119 siecle; comme construction, c'est une muvre 
iPl'äpFOCl13,l)l6. Tous les membres de l'immense facade occidentale, su- 
perieure comme echelle atout ce que l'on construisit a cette epoque, 
sont exactement soumis a la dimension des materiaux employes. (le 
sont les hauteurs de bancs qui ont determine les hauteurs de toutes les 
parties de l'architecture. 
Jusqu'a present, en faut de constructions primitives de Fepoque go- 
thique, nous n'avons guere donne que des edifices d'une dimension me- 
diocre; or, les procedes qui peuvent etre suffisants lorsqu'il s'agit de 
construire un petit edifice, ne sont pas applicables lorsqu'il s'agit d'ele- 
ver des masses enormes de materiaux a une grande hauteur. Les archi- 
tectes laiques du XIIIB siecle, praticiens consommes, ont tres-bien com- 
pris cette loi, tombee aujourd'hui dans l'oubli, malgre nos progres 
scientifiques et nos connaissances theoriques sur la force et la resis- 
tance des materiaux propres a batir. Les Grecs n'ont guere eleve que 
des monuments petits relativement a ceux de Fepoque romaine, ou si, 
par exception, ils ont voulu depasser Fechelle ordinaire, il faut recon- 
naitre qu'ils n'ont pas subordonne les formes a ce changement des di- 
mensions : ainsi, par exemple, la grande basilique d'Agrigente, connue 
souvent repete : uNe fuites que le strict ueeessaire, laissez ä des temps meilleurs le 
soin d'achever, de sculpter, de ravaler, etc, n La repense etuit difiicile, car il eüt fallu 
faire suivre un cours d'architecture gothique aux personnes qui nous ouvraient ces 
avis pour leur faire comprendre que dans les ediüces gothiques tout se tient,- que la 
pierre est posee, ruvalee et sculptee, et qu'on ne peut, ä. vrai (lire, construire un monu- 
ment gothique en laissant quelque chose ä faire il ceux qui viendraient apres nous. Au 
point de vue de l'art, est-ce donc lä un defnut? Et n'est-ce rlonr: pas, au contraire, le 
plus bel (51051; qu'on puisse faire d'une architecture, de (lire, upres l'uvoii' demontre, 
que tout ce qui la constitue est si intimement lie, que sa parure fait si bien partie de 
sa structure, qu'on ne peut separer l'une de l'autre?
	        
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