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pinacle, charge la pile en dehors de son aplombjusqu'au point E, c'est-
a-dire jusqu'au point ou la rupture de Farc-boutant aurait lieu; il
arrete donc cette rupture, car sous la charge le point S' de Farc-boutant
ne peut se relever; mais le pinacle D ne fait que comprimerFarc, il ne
le charge pas, puisque l'espace G0 est plus grand que l'espace 0P:
donc la charge du pinacle, qui est une construction homogene bien
faite, en grandes pierres de taille, se porte sur 0G, le centre de gravite
du pinacle etant entre O et G; donc l'arc demoli, ce pinacle resterait
debout; donc il charge la pile K d'un poids superieur acelui qu'aurait
un pinacle n'ayant q-ue FG de largeur; donc il assure ainsi la siabilite
de la pile FG, trop faible par elle-meme pour resister a la poussee sans
l'appoint de cette charge, et en meme temps il comprime les reins de
Farc-boutant au point ou cet arc tendrait a se briser en se relevant.
Le fait est encore plus probant que toutes les deductions logiques ; la
construction de Notre-Dame de Dijon, malgre la faiblesse de ses contre-
forts exterieurs, n'a passubi la moindre deformation. Ne perdons pas
de vue" Pinterieur; observons que les voütes ne poussent pas directe-
ment surla tete des arcs-boutants, et qu'entre la tele de ces arcs el le
sommier de la vioüte il existe, au-dessus du triforium U, un contre-
fort interieur V seulement au droit de cette poussee, et qui neutralise
singulierement son action. Etudions les details : lebloc de pierre T,
contre lequel vient buter le dernier claveau de Parc-boutant, n'est autre
que le linteau portant le contre-fort dont nous venons de parler, et
dans la hauteur duquel linteau sont. pris les deux chapiteaux qui por-
tent les formerets de la voüte (voy. fig. (le linteau est juste pose
au niveau de l'action de la poussee de la grande voüte.
Dissequons cette construction piece a piece (fig. 80). Nous voyons :
en A, la colonne, quille principale du triforium au droit des piles qui
portent les naissances d'un arc-doubleau et de deux arcs ogives, quille
tlanquee de ses deux colonnettesB; en G, les grandes colonnettes en
delit qui posent sur le tailloir du gros chapiteau du rez-de-chaussee,
et qui passent devant le groupe ABB pour venir sous l'assise M des
chapiteaux des arcs de la grande voüte, assise d'un seul morceau; en
D, le chapiteau du triforium ; en -E, lesommier de Parcature du trifo-
rium, d'un seul morceau; en F, les deux morceaux fermant Farcature ;
en G, l'assise du plafond du triforium reliant Parcature et l'assise des
chapiteaux M au contre-fort exterieur sous le comble, contre-fort dont
les assises sont tracees en H; en G' une des dalles posees a la suite de
celle G et reliant le reste de l'arcature a la cloison batie sous les fene-
tres superieures dontl est l'appui (ces dalles G' portent le filet-solin K
recouvrant le comble du bas cote); en L, le premier morceau du con-
tre-fort exterieur vu au-dessus du comble; en M, l'assise des chapi-
teaux des grandes voütes portant les deux bases des colonnettes en
delit des formerets; en N, le sommier des grandes voütes dont le lit
superieur est horizontal, et quijportev les naissances des deux arcs
ogives et de Farc-doubleau ; en 0, le second sommier portant les deux