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posaient pas des moyens puissants cmployes par les Romains : ils ne
pouvaient ni transporler, ni surtout elever a une certaine hauteur des
blocs de pierre d'un fort volume. Ils se contenlerent, donc de l'appa-
rence, dest-ä-dire qu'ils dresserent des parements formes de placages
de pierre poses en clelit le plus souvent et d'une faible epaisseur, exfilaut,
avec soin les evidements etremplissant les vides laisses entre ces pa-
rements par des blocages noyes dans le mortier. Ils allerent quelque-
fois jusqu'a vouloir imiter la construction romaine d'appareil, en po-
sant ces placages de pierre a joints vifs sans mortier. Il n'est pas besoin
de dire combien cette construction est vicieuse, d'autant que leurs mor-
tiers etaient mediocres, leur chaux mal (zuite ou mal fiteinte, leur sable
terreux et les blocages extremement irreguliers. Quelquefois aussi
ils prirent un moyen terme, dest-a-dire qu'ils eilevtrrent des parements
en petites pierres de taille reunies par des lits epais de mortier.
Ces essais, ces tatonnements ne constituaient pas un art. Si, dans
les details de la construction, les architectes faisaient preuve d'un tres-
mediocre savoir, s'ils ne pouvaient qu'imiter fort mal les procedes des
ROIDLÜHS, a plus forte raison, dans l'ensemble de leurs hatisses, se
trouvaient-ils sans cesse accules a des difficultes qu'ils etaient hors
d'etat de resouflre : manquant de savoir, ne possedant que des tradi-
tions presque etfaeees, n'ayant ni ouvriers habiles, ni engins puissants,
marchant, a talons, ils durent faire et ils firent en effet des efforts inouis
pour elever des edifices d'une petite (limension, pour les rendre so-
lides et surtout pour les voüter. C'est. la qu'on reconnait toujours, dans
les monuments carlovingiens, l'insuffisance des constructeurs, qu'on
peut (zonstziter leur embarras, leurs incertitudes, et souvent meme ce
decouragement, produit de l'impuissance. De cette ignorance meme
des procedes antiques, et surtout: des efforts constants des construc-
teurs du 1x0 au x10 siecle, il sortit un art de batir nouveau : resultat d'ex-
periences malheureuses d'abord, mais qui, repetees avec perseverance
et une suite non interrompue de perfectionnements, tracerent une voie