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de trop, mais tout ce qui est necessaire, puisque cette construction
se maintient depuis pres de six siecles et qu'elle ne parait pas pres de
sa ruine. Il n'est pas necessaire de rappeler ici ce que nous avons dit
relativement a la fonction des colonnettes monostyles qui accompa-
gnent les colonnes B et E, et que nous avons supposees enlevees dans
la figure 77 ; elles ne sont que des soutiens accessoires qui donnent
de la fermete et de l'assiette aux colonnes principales, sans etre abso-
lument indispensables. La charge des voütes s'appuie bien plus sur les
contre-forts, par suite de l'action de la poussee, que sur les cylindres
B, E (voy. figure 33). Les groupes interieurs de colonnettes ne portant
qu'un poids assez faible, il n'etait pas besoin de leur donner une grande
resistance. Mais si nous avons un bas cote, si les contre-forts, au lieu
d'etre immediatement opposes a l'action des ventes, en sont eloignes de
toute la largeur de ce collateral, alors les piles verticales doivent avoir
plus d'assiette, car elles portent reellement le poids des voütes.
La nef de la meme eglise Notre-Dame de Dijon est voütee suivant la
methode gothique primitive. Les arcs ogives sont sur plan carre et re-
coupes par un arc-doubleauLes piles inferieures sont cylindriques, ele-
vees en tambours et de diametres egaux. De deux en deux, les chapiteaux
ditferent cependant, car ils portent alternativement, ou un arc-dou-
bleau et deux arcs ogives, ou un arc-doubleau seulement. Voici (fig. 78)
une vue d'une travee interieure de la nef de Notre-Dame de Dijon. En
A' nous avons trace la section du sommier A, et en B' la section du
sommier B, avec la projection horizontale des tailloirs des chapiteaux.
(les chapiteaux portent une saillie plus forte du cote de la nef, pour
recevoir les colonnettes qui montent jusqu'aux naissances des voütes,
toujours par suite de ce principe qui consiste a reculer les points d'ap-
pui verticaux, de fagron a soutirer une partie des poussees (voy. fig. 34).
En 0' nous donnons la section horizontale des piles G, et en D' celle
des piles D au niveau du triforiuin; en E', la section horizontale des
sommiers E, et en F' celle des sommiers F au niveau des tailloirs
recevant les grandes voütes. Get apercu general presente, examinons
maintenant avec soin la structure de cette nef.
Nousfaifons dit deja, l'architecte defeglise Notre-Dame de Dijon dis-
posait d'un terrain exigu, resserre entre des rues etroites; il ne pouvait
donner aux contre-forts de la nef, etayant tout le systeme, une forte
saillie en dehors du perimetre des bas cotes. S'il eüt suivi les methodes
adoptees de son temps, s'il se füt soumis a la routine, ou, pour etre plus
vrai, aux regles etablies deja par lexperience, il eüt trace les arcs-bou-
tants (le la nef ainsi que l'indique la figure 79. La poussee de la grande
voüte agissant de A en B, il aurait pose le dernier claveau de l'arc en A et
son chaperon en B, et il aurait avance le devant du contre-fort en G de
maniäire que la ligne oblique des poussees ne depassal, pas le point G.
Mais il ne peut sortir de la limite I, la largeur reservee a la voie publique
ne le lui permet pas; d'un autre cote, il ne peut, a Finterieur, depasser