Api-mer 1 3 [ coxsrnucrioiv ]
Les bordes germaniques qui envahirent les provinces romaines n'ap-
portaient: pas avec elles des arts et des methodeäs de batir, ou du moins
les elements qu'elles introduisaient au milieu de la civilisation romaine
expirante ne pouvaient avoir qu'une bien faible influence. Elles trou-
verent des monuments batis, et elles s'en servirent. Longtemps apres
fenvabissfunent. des barbares sur le sol gallo-roniaili, il existait. encore
un grand nombre deditices antiques; ce qui indique que ces conque-
rants ne les (letruisirent. pas tous. Ils tcnterent mente souvent de les
reparer et bientot de les imiter.
Mais zipres de si longs (lesastres, les traditions laissees par les con-
structeurs romains (levaient titre en grande partie perdues; et sous les
Merovingiens les edititzes que l'on eleva dans les Gaules ne furent que
les reproductions barbares des constructions antiques epargnees par
la guerre ou qui avaient pu resister a un long abandon. Le peu de 1110-
numents qui nous restent, anterieurs a la periode carlovingienne, ne
nous presentent que des batisses dans lesquelles on n'apercoit plus
qu'un pale retlet de l'art des Bonlains, de grossieres imitations des
editices dont les restes nombreux couvraient encore le sol. Ce n'est
que sous le regne de Charlemztgne qu'on voit les constructeurs faire
quelques tentatives pour sortir de l'ignorance dans laquelle les siecles
Ilrecetlents etaient plonge-s. Les relations suivies de ce prince avec
HJrient, ses rapports avec les Lombards, chez lesquels les dernieres
traditions de l'art antique semblent slätre refugiees, lui fournirent. les
moyens d'attirer pres de lui et dans les pays soumis a sa domination
des constructeurs qu'il sut utiliser avec un zele et une perseverancc
remarquables. Son but etait certainement de faire renaitre les arts ro-
mains; mais les sources auxquelles il lui fallut. aller puiser pour arriver
a ce resultat setaient profondemeant modifiees dans leurs principes.
Ubarlenlztgtie ne pouvait envoyer des architectes etudier les monu-
ments de la vieille Home, puisqu'il n'en avait pas; il ne pouvait de-
mander des artistes, des gtäomtrtres, des ouvriers habiles qu'a l'0rient,
itPEspagne ou a la Lombardie, contrces qui seules en possedztient.
(Jeux-ci apportaient avec eux des metliodes qui deja setaicnt. eloigneäes
de celles de Fantiquite. La renaissance carlovingiennc produisit donc
des resultatts fort differents de ce que son auteur en attendait probable-
ment. Apres tout, le but etait atteint, puisque les nouveaux eleinents
importes en Occident produisirent bientot. des efforts considerziltles,
et qu'a partir de cette epoque les arts progresserent rapidement. C'est
l'histoire de cette progression, au point de vue de la construction
Seulement, que nous allons essayer de faire, en renvoyant nos lecteurs
au mot Aacnmacrnma pour tout ce qui tient aux developpements de cet
UN, du X2 au XVI" siecle.
Pendant la duree de l'empire romain, soit aRome, soita Byzance, ilest
1110116 de reconnaitre que les voütes avaient ete la preoccupation domi-
nante des constructeurs. De la voüte en berceau ils etaient pPOIHPtB-
ment arrives a la vonte dätrete, et de la coupole portee sur un mur cir-