CHATEAU
Gaules, conservaient encore, dans les siecles de la deeadence, les
moeurs de proprietaires fonciers; leurs habitations des campagnes
etaient ettablies au centre de riches vallees, le long des cours d'eau, et
s'entouraieiit de tout. ce qui est necessaire a la vie des champs et a la
grande culture. Possesseurs tranquilles de la plus grande partie du sol
gaulois pendant trois siecles, n'ayant a lutter ni contre les populations
soumises et devenues romaines, ni contre les invasions des barbares,
ils n'avaient pas eu le soin de munir leurs villw de defenses propres
a resister a une attaque a main armee. Lorsque commencerent les de-
bordements de barbares venus de la Germanie, les derniers possesseurs
du sol gZIllO-Pülllillll abaiidonnereiit les villw pour s'enfermer dans les
villes fortitiees a la liate : le flot passe, ils reparaient leurs habitations
Purales devastees; mais, soit mollesse, soit force d'habitude, ils ne son-
{lÜPent que rarement a mettre leurs batiments d'exploitation agricole
iillibri d'un coup de main. Tout autre etait l'esprit germain. u C'est
a l'honneur des tribus, dit Gesarl, de n'etre environiiees que de vastes
fi deserts, d'avoir des fronticres devastees. Les Germains regardent
(f comme une marque eclatante de valeur, de chasser au loin leurs voi-
" 51115, de ne permettre a personne de setabliir pres d'eux. Ils y trou-
" vent, d'ailleurs, un moyen de se garantir contre les invasions subitesm. n
K Les Germains, dit Tacitez, n'habitent point dans des villes; ils ne
H peuvent meme souffrir que leurs habitations y touchent; ils demeu-
fi rent separes et a distance, selon qu'une source, une plaine, un bois, les
H t1 attires dans un certain lieu. Ils forment des villages, non pas comme
" "Ülls, par des edifices lies ensemble et contigus; chacun entoure sa
K maison d'un espace Des trois peuples germaniques qui
envahirent les Gaules, Bourguignons, Visigoths et Francs, ces derniers,
au milieu du Vle siecle, dominaient seuls toute la Gaule, saufune partie
du Languedoc et la Bretagne; et de ces trois peuples, les Francs etaient
ceux qui avaient le mieux conserve les moeurs des Germains 3. Mais peu
a P911 Ce peuple avait abandonne ses habitudes errantes, il s'etait etabli
an" le S01; la vie agricole avait remplace la vie des camps, et cependant
11 Cüiiserifait son caractere primitif, son amour pour l'isolement et son
grifäünupour la vie civilisee des villes. Il ne faudrait pas se meprendre
Inais lygollelllsgisteptendons ici par isolement: ce n etait pas la solitude,
isülementavaipe cetchaque bande de guerriers attaches a un cliei. (let
en Occident aingilS e ep Gemnanie, chez les Peuples Clui se Precipitepent
a Lorsque l; tribtlflglli 61Prouvent, les textes que nous veiions de citer.
a les habitatidns se tiansplantee sur le sol gaulois, dit M. Guizot ,
u Sggtablirent ä un ispeiserent bien davantage; les chefs de famille
e bien plus grande distance les uns des autres:
' De bello galL, lib. VI, c. XXIIL
E De moribus Gernu, c. xvr.
a Voyez FHist. de la civilis. en France,
4 111., ibid.
P8P M,
Guizot, legon vlll".