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du trait, qui conserva longtemps ses anciennes et bonnes traditions.
En effet, des diverses branches de la construction, l'art de la charpen-
terie se plia moins que tout autre aux idees emises par la renaissance,
et pendant le cours du XVIB siecle on suivit, sans presque les modi-
fier, les principes developpes au xve siecle. Un architecte seul apporta
une modilication fort importante aux systeines conserves jusqu'alors.
Philibert de l'0rn1e inventa le mode de charpente qui a conserve son
nom, et qui presente de notables avantages dans un grand nombre
de cas, en ce qu'il permet de couvrir des vides considerables sans le
SOCOUPS des Üntfflilisy 521115 POUSSeeS, et en ifemployzint qu'un cube
de bois relativement tres-minime. Nous n'avons pas besoin de deve-
lopper ici le systeme adopte par cet artiste; il est connu de tous et
encore pratique de nos jours avec succcs. Nous renvoyons nos lecteurs
a son oeuvre si recommandable.
Pendant le xvne siecle, l'art de la charpcnterie declina; les char-
pentes que cette epoque nousalaissees sont souvent
des, et executees avec une negligence inexcusable apres de si beaux
exemples laisses par les siecles precedents. Avant la reconstruction de
la charpente de la sainte Chapelle de Paris, dans ces derniers temps,
11 ätait interessant de comparer la souche de la tleche reposee sous
Louis XIV apres l'incendie avec la souche de la tleche de Notre-Dame,
qui date du X111" siecle. Cette derniere est aussi savante dans l'ensemble
de sa composition et aussi pure dans son execution que celle de la
sainte Ghapelle etait barbare sous le rapport de la combinaison et gros-
siere au point de vue de texecution.
Dans le COUPS de Cet Ouvrage, nous avons l'occasion de revenir
souvent sur les ouvrages de eharpenterie. Nous nindiquons, dans cet
article, que certains principes generaux qui font connaitre la marche
PTOWÜSÜVÜ de cet art pendant trois siecles; nous renvoyons nos lec-
teurs auX HIOfS BEFFROI, EcnAFAUn, FLECHE, HOURD, MAISON, PAN DE BOIS,
PLAFOND, PONT, etc.
CHATEAU, (chastel). Le chateau du moyen äge n'est pas le castellum
romain; ce serait plutot la villa antique munie de defenses exterieures.
Lorsque les barbares semparerent du sol des Gaules, le territoire fut
partage entre les chefs conquerants ; mais ces nouveaux proprietaires
apportaient avec eux leurs moeurs germaines et changerent hientot
l'aspect du pays qu'ils avaient conquis. Le proprietaire romain ne son-
geait pas a fortifier sa demeure des champs, qui n'etait quiune maison
de plaisance, entouree de toutes les dependances necessziires a l'exploi-
tation des terres, a la nourriture et a l'entretien des bestiaux, au loge-
ment de clients et d'esclaves vivant sur le sol a peu pres comme nos
fermiers et nos paysaHS- Quels que soient les changements qui sbperent
dans les moeurs d'un peuple, il conserve toujours quelque chose de son
Origine; les citoyens romains, s'ils avaient cesse de se livrer aux occu-
pations agricoles depuis longtemps lorsqu'ils skätablirent sur le sol des