[ CONDUITE ] 508
de maniere a eviter "tout engorgement. Voici (fig. et) en A la section
horizontale de ces conduites, en B leur elevation perspective, en G la
coupe sur l'axe de la conduite. Habituellement, comme nous l'avons
indique en D, les conduites verticales de plomb enfermees dans des
coffres de pierre ont leur sommet elargi en cuvette et dont les bords
sont pinces sous l'assise du cheneau, l'orifice de celui-ci formant lar-
mier sous le lit inferieur. Dans le cas present, l'eau ne coulant vers
l'orifice que d'un cote, ce larmier n'existe que sous la chute, ainsi que
nous l'avons trace en D. Dans les grands edificcs eleves au commence-
ment du X1119 siecle, les eaux des cheneaux superieurs se deversaient
par des gargouilles a gueule bec sur les chaperons non creuses des
arcs-boutants, comme a la cathetlraile de Reims encore aujourd'hui.
Les eaux degradaient rapidement ces chaperons. On leur donna la
section d'un canal; mais le vent poussait le jet des gargouilles en de-
hors de ces canaux : c'est pourquoi on adopta les chutes verticales
enfermees dans des coffres de pierre au-dessus des tetes des arcs-bou-
tants. Toutefois, quand Ineme les eaux des combles superieurs des
grands edifices etaient menees par des conduites, celles-ci n'arrivaient
qu'au niveau des cheneaux des chapelles ou bas cotes, et de la elles
etaient rejetees sur le sol par des gargouilles, suivant, la methode la
plus ordinaire. Les contre-forts superieurs du choeur de la catheflrale
d'Amiens recevant les arcs-boutants (1260 environ) laissent voir, dans
l'un de leurs angles rentrants, de longues entailles cylindriques desti-
nees a recevoir des tuyaux de descente de plomb qui n'ont jamais ete
poses (fig. 5); la meme disposition est adoptee pour Pecoulement des
eaux pluviales dans la cathedrale de Nevers. En A, est tracee la section
horizontale de ces entailles. Les eaux descendent des cheneaux supe-
rieurs par les caniveaux B servant de chaperons a la claire-voie des
arcs-boutants. Dans Pepaisseur du contre-fort, au niveau C, est une
cuvette qui devait recevoir ces eaux pour les rejeter dans la conduite
verticale posee dans l'entaille. Ce n'est qu'en Angleterre que nous
trouvons, des le XIVB siecle, des conduites de plomb aboutissant a la
base des edifices. Au lieu d'etre cylindriques, ces conduites donnent,
en section horizontale, un carre, et cela etait fort bien raisonne. Un
cylindre ne peut se dilater; il en resulte que, dans les fortes gelees, si
les conduites sengorgent, l'eau glacee prenant un volume plus fort que
l'eau a Petat liquide, ces conduites sont sujettes a crever. Un tuyau
dont la section est carree peut se dilater, et les ruptures sont moins a
craindre. Ces tuyaux de plomb, poses le plus souvent dans des angles
rentrants, sont faits par parties entrant les unes dans les autres, comme
nos tuyaux de fonte de fer, avec collets et colliers de fer ou de bronze
qui les maintiennent a leur place; ils sont surmontes de cuvettes ega-
lement de plomb, et de dauphins a leur partie inferieure (tig. 6).
Au XVle siecle, on posa souvent des conduites de plomb cylindriques
dans les grands edifices francais, et ces tuyaux sont presque toujours