503 [ CONDUITE ]
de combles recevant les eaux pluviales, les architectes songerent tout
d'abord a se debarrasser des eaux par le plus court chemin, cfest-a-dire
en les faisant couler des cheneaux sur les chaperons des arcs-boutants
jusqu'a des gargouilles tres-saillantes qui les rejetaient sur le sol
en dehors du perimetre de Pedifice. Divisant ces eaux en une infinite
dejets, ils diminuaient considerahlement ainsi leur elfet destructif. Ce
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moyen, qui est toujours le meilleur lorsque les materiaux employes
dans les parties inferieures des batisses sont solides et ne craignent
pas la gelee, qui permet de s'assurer continuellement de Fetat des
conduites, puisqu'elles sont a l'air libre, est desastreux lorsque la pierre
employee dans les soubassements est gelive ou poreuse; car alors cette
quantite de cascades, mouillant les parements inferieurs, ne tardent
pas a les salpetrer et meme a les detruire. Ces inconvenients furent
reconnus evidemment par les architectes du X111" siecle, puisque, dans
plusieurs grands edifices de cette epoque, nous voyons les conduites
fermees verticales remplacer les gargouilles. En Normandie et en
Picardie, ou le climat est humide et les materiaux sensibles a la gelee,
les conduites d'eau furent adoptees des 1230 environ dans certaines
eglises. A Bayeux, nous voyons les arcs-boutants de la nef amener les
eaux des combles superieurs dans des conduites de plomb incrustees
dans les contre-forts. Ces conduites sont apparentes ou masquees de
deux en deux assises; elles se trouvent ainsi protegees contre les
chocs exterieurs, et visibles cependant s'il survient une rupture.
Voici (Hg. 2) en A le plan de cette disposition, en B Felevation des
111. 64