Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

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COLONNE 
colonnes que tries-rarement. A Texterieur du choeur de Peglise abba- 
tiale de Saint-Remi de Remis (X110 siecle), on trouve cependant un 
exemple de colonnes cannelees sous la tete des arcs-boutants. Mais 
a Reims il existait et il existe encore des monuments antiques qui ont 
ete evidemment l'origine de ce genre de decoration. Des le x10 siecle, 
on taillait deja les colonnes au tour, suivant la methode antique. Les 
colonnes monolithes du choeur de Feglise Saint-Etienne de Nevers 
sont taillees au tour. En Auvergne, oü l'art de bätir avait, a cette epoque, 
atteint un degre de perfection remarquable, on trouve, dans les choeurs 
des eglises, des colonnes monolithes tournees. Dans le Berry et le Poi- 
tou, pendant le xne siecle, les colonnes tournees sonttres-frequentes, 
et les ouvriers avaient le soin de laisser sur les füts la trace du tour 
indiquee par des filets tres-peu saillants ou des stries horizontales 
tres-tines. Les architectes qui elevierent des colonnes pendant la periode 
romane ne s'inquietaient pas detablir une proportion conventionnelle 
entre la hauteur du füt et son diametre; la nature des materiaux em- 
ployes, la charge qu'il fallait supporter, le lieu, l'ordonnance generzile 
du monument, etaient les seules lois qui imposaient ces proportions. 
Au x11" siecle, lorsque l'art de l'architecture se developpa et devint. 
l'objet d'une etude approfondie et raisonnee, les architectes donnerent 
generalement aux futs de leurs colonnes monolithes des proportions 
qui varient peu; cependant il est visible que deja la resistance des 
materiaux influait sur ces proportions : si ces materiaux etaient tres- 
forts, les colonnes etaient d'un diametre moindre, eu egard a leur 
hauteur, que si ces materiaux etaient fragiles. Lorsqu'au commence- 
ment du xme siecle, on employa encore les colonnes cylindriques non 
cantonnees, on chercha a reduire leur diametre autant que la qualite 
des materiaux le permettait, afin de laisser, suivant le principe adopte 
par les architectes de cette epoque, les plus grands vides possibles 
entre les points d'appui. C'est alors qu'on porta des voütes sur des 
colonnes dont la maigreur egale presque celle qu'on donnerait a des 
supports de bois ou de metal en pareil cas. Le refectoire du prieure 
de Saint-Martin des Champs a Paris nous a conserve un des meilleurs 
exemples de ces colonnes de pierre d'une hauteur considerable et d'un 
diametre extremement faible. Mais telle est l'heureuse disposition-de 
ces colonnes, portces sur un stylohate a base octogone et separees 
vers le milieu de leur hauteur par une bague mouluree, que l'oeil n'est 
pas choque par leur excessive maigreur, et qu'elles semblent d'une 
force suffisante, comme elles le sont en effet, pour porter les deux 
rangs de voütes qui viennent reposer sur leurs chapiteaux evases. 
(V0y.BAaU1a, GHAPITEAU, GONSTHUCTION). 
Üllle-de-France semble avoir conserve les colonnes dans les nefs de 
ses eälises plus tard que les autres provinces. Notre-Dame de Paris,- 
la PHPÜG ancienne de Feglise Saint-Severin a Paris, les eglises de Cham- 
peaux, de la Ghapelle-sous-Grecy, de Bagneux, etc., portent leurs nefs, 
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