COLOMBIER
1484
a Pentree d'un penitencier. A Oxford comme a Cambridge, les entrees
des collages sont de jolis monuments, elegants, couverts de sculptures,
et proteges par les images des bienfaiteurs de ces etablissements; les
cours pntourees de portiques delicatement travailles ou de bätimexits
construits avec luxe; les refectoires, larges, hauts, bien acres et
eclaires; ces verts gazons qui tapissent les preaux, ces fontaines, ces
loges qui rompent la monotonie des longues facades, egayent l'ima-
gination au lieu de Fattrister. Combien est-il d'enfants en France qui,
sortant de la maison paternelle, ou tout semble dispose pour plaire
aux regards, ont eprouve, en entrant dans un collcge, ce sentiment de
froid qui saisit toute äme delicate en presence de la laideur et de la
pauvrete? Supposez que nos collages aient des fellows, il est certain que
pas un sur dix ne remettra jamais les pieds dans les demeures maus-
sades et nauseabondes ou ils ont dü passer leurs premieres annees
(Fetudcs. Regardons pres de nous toutes les fois que nous voudrons
juger le passe; s'il est plein d'abus et de prejuges, peut-etre sommes-
nous trop pleins de vanite.
COLOMBIER, s. m. (pigeonnier).Batiment destine acontenirdestroupes
de pigeons, et ä leur permettre de pondre et de couver leurs oeufs
ä l'abri des intemperies.
Pendant le moyen äge, la construction d'un colombier etait un pri-
vilege reserve a la feodalite. Le paysan ne pouvait avoir son four; il
fallait qu'il apportät son pain au four banal du chateau ou de l'abbaye,
et qu'il payät une redevance pour le faire cuire. Il ne lui etait pas per-
mis non plus d'avoir un pigeonnier a lui appartenant. Il en elait des
pigeons comme des troupeaux de beles a cornes et a laine, ils zippar-
tenaient au seigneur, qui seul en pouvait tirer un produit. Les troupes
de pigeons etant un rapport, ceux qui avaient le privilege de les entre-
tenir cherchaient tous les moyens propres a en rendre l'exploitation
productive. La construction d'un pigeonnier etait donc une affaire
importante. Tous les chäteaux possedaient un ou plusieurs pigeon-
niers; les manoirs, demeures des chevaliers, petits chäteaux sans tours
ni donjons, pouvaient encore posseder un pigeonnier. Il n'est pas
besoin de dire que les abbes, qui etaient tous seigneurs feodziux, et
qui possedaient les etablissements agricoles les mieux exploites pen-
dantle moyen äge, avaient des pigeonniers dans les cours des abbayes,
dans les fermes qui en dependaient, les prieures et les obediences.
Les proprietaires de trente-six arpents avaient le droit de joindre a
leur habitation, non un colombier construit en maconnerie, mais un
pigeonnier en bois, de seize pieds de hauteur et pouvant contenir seu-
lement de soixante ä cent vingt boulins. On entend par boulins (du grec
350m) les trous pratiques dans les colombierset destines a la ponte des
oeufs de pigeons. De la on est venu a donner le nom de boulins aux
trous reserves dans la maqonnerie pour recevoir les pieces de bois