CLOITHE
11,22
(ifune grande richesse comme sculpture : les eolonnelites, les chapi-
teaux, le revetement des piles sont (le marbre gris; le long du mur,
une riche arcatilre reqoit le berceau. On sent, dans les sculptures aussi
bien que dans les profils du cloitre de Saint-Trophime, Pintluence des
arts de Fantiquite romaine. Les piliers, decores de statues, sont com-
poses avec un grand art et ont fort bon air. Nous donnons (fig. 6) une
vue d'une portion de la galerie et d'un pilier, prise sous la veule.
Dans le cloitre de l'abbaye de Moissac, (touvert par une charpente et
non par une voülie, on remarque, sur les piliers qui sont disposes aux
angles et interronipent Farcature de distance en distance, des figures
en bas-relief d'assez grande (limension, sculptees sur des plaques de
marbre; elles representent onze apotres et Fabbe Durand, qui tit la
dedicace de Peglise en 1063. Cet abbe prend ainsi la place de l'un des
douze apotres, saint Simon. Le cloitre de l'abbaye de Moissac se com-
pose de fragments d'un monument du x1" siecle reposes lors de la
rezfonstructioii (les baliments claustraux vers le commencement du
xne siecle, (pielques annees avant Pepoque ou cet etablisscment reli-
gieux se soumit a la regle de (liteaux. C'est ce qui explique la richesse
des sculptures des chapiteaux et piliers de ce cloitre, qui ne s'accorde
pas avec la reforme que sainVBernard imposa aux constructions mo-
nastiques.
Les cisterciens adopterent, dans la construction des cloitres de leurs
abbayes, un earactere d'architecture particulier, propre a cet ordre, et
qui merite (Tetre etudie. Ils renoncerenta ces (lelicates galeries recou-
vertes le plus souvent de charpente, et qui rappelaient encore Fimplu-
vium antique, et, prefeicant les voutes aux lambris dans toutes leurs
batisses, repoussant la sculpture et les vains ornements, ils eleverent
des cloitres remarquables par leur aspect de force et de duree. Ceux-ci
se composent (au moment oii cet. ordre naissant eleva en peu ctannees
un nombre considerable de monasteres sur toute la surface de FEurope
occidentale) de gros piliers portant des berceaux ou des voütes d'arete,
et entre lesquels est posee une claire-voie basse, trapue, qui a plutot
l'aspect d'une suite de baies dans un mur epais que d'un portique. Il
ne reste plus trace des eloitres des zibbayes meres de Giteaux et de
Glairvaux; mais nous en possedons un assez grand nombre qui sont
contemporains de ceux-ci et ont ete batis au moment de la ferveur des
cisterciens. Dans le Midi, nous voyons encore debout ceux des abbayes
de Thoronet (Var), de Silvacane, sur les bords de la Durance, de Se-
nanque (Vaucluse) qui affectent ces formes sexieres. Atin d'expliquer
clairement quel etait le programme donne par l'abbaye mere de (liteaux
a ses filles pour la construction des eloitres (car ces etablisscments
skärigeaient sur des instructions precises donnees par la tete de l'ordre
(voy. ARCHITECTURE MONASTIQUE), une ügure est necessaire.
' Voyez la Notice sur ces trois
M. de Caumont, t. XVIII, p. 107).
abbayes
[MIT
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Rostan (Rullet.
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