Volltext: [Charnier-Console] (T. 3)

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general et le systenle de decorzttion employe ne laissent pas cependant 
d'avoir un certain air de solidite et de grandeur empreint encore des 
traditions antiques. Les constructeurs romans voulaient obtenir, dans 
la composition des cloitres, desgaleries assez larges et basses, pour 
que les religieux ne fussent pas incommodes par le soleil ou le vent. 
Ils ne se departirent jamais de ce programme fort sense, et meme dans 
les provinces septentrionales, lorsque l'on se decidzi a vitrer les gale- 
ries des cloitres en totalite ou en partie, on continua de leur donner 
une grande largeur comparativement a leur hauteur. Les cloitres etant 
toujours entoures de bätiments, cette disposition permettait encore 
d'eclairer les salles voisines au-dessus des combles des galeries. 
Des le x18 siecle, les abbayes construisirent des cloitres d'une grande 
richesse, car detait, apres Feglise, la partie la plus importante de ces 
etablissements, celle dans laquelle les religieux passaient les heures 
que l'on ne consacrait pas a la priere en communou aux travaux exte- 
ricurs et intericurs; les cloitres servaient non-seulement de galeries 
de service, mais de pronunioirs, de lieu de meditation. Quelquefois, 
dans l'un des angles du. preau ou sur l'une des parois des galeries, etait 
placee une fontaine ou un puits avec une grande cuve pour les ablu- 
tions. Un petit portique, sorte de loge couverte, protegeait la cuve, et 
mettait ainsi les religieux qui venaient s'y laver a l'abri des intem- 
peries. Cependant il faut dire que cette disposition, frequente dans 
les cloitres d'Italie, de Sicile et d'Espagne, est assez rare en France 1. 
Dans notre pays, les cuves etaient souvent placees au milieu ou dans 
l'un des zingles du preau, sans abri, ou dans le voisinage du refectoire 
(voy. le Dictionnaire du mobilier, au mot LAVOIR). 
On decorait les cloitres le plus souvent de peintures appliquees sur 
les murs et representant, dans l'origine, des scenes de l'Ancien et du 
Nouveau Testament, les legendes de saint Antoine et de saint Benoit; 
plus tard la danse Macabre ou des legendes plus modernes. . 
Lorsque, vers le xne siecle, les etablissements monastiques furent 
arrives a leur apogee de grandeur et de richesse, les galeries des cloitrcs 
furent soutenues par des colonnes de marbre apportees a grands frais; 
et les sculptures des chapiteaux, executees avec un soin tout particu- 
lier, retracerent aux yeux des religieux des scenes de l'histoire sainte 
ou des legendes. 
Nos monasteres du Nord n'ont guere conserve de (vloitres romans 
d'une certaine valeur : car, pendant les Xllle et XIVB siecles, les religieux 
de ces contrees detruisirent, [iresque partout leurs anciens cloitres 
ouverts, pour les remplacer par des galeries vitrees ou a peu pres 
closes. D'ailleurs le mouvement de renovation de l'arcl'iiteclurc, qui, 
dans le Nord, avait commence, vers le milieu du xu" siecle, par la 
' Le cloitre de l'abbaye de Thormmt (Var) possbdu encore un luvuil" couvert sur 1x1 face 
(13 l'une du ses galeries. A l'abbaye dc Fontcnay (COtc-LFOU, il existait. de müme un lavoir 
couvert.
	        
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