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puissions voir, dans la presence de ces hetes rolossziles au smnmet des
tours, autre (whose que la cottstäcration tleveiiflniciits tenant a la con-
struction du ulonulncill. Il _v a, dans cet hommage rendu a la patience
et. a la force des utiles animaux qui ont contribue a lkitliücalion de
teglise, l'expression naive d'un sentiment. de justice assez lOllChillll.
Au point. dc vue de l'art, la prcsencc de ces sculptures colossales
donne aux sommets des tours de Laon un aspect etrzinge qui ne
manque ni (Foriginalite. ni de grandeur. Il n'est pas besoin de faire
ressortir la heautc de cette composition. La maniere dont. les pinacles,
poses diagonalement, sont portes sur les contre-forts diangle; les riches
encorbcllcnients etahlis au niveau A et qui servent de transition entre
la forme de ces contre-forts et celle des pinacles a jour; la sobriete
des details, les proportions si heureuses des etages de la tour, ces
rappels de lignes horizontales a certaines hauteurs, font de cet en-
semble un magnifique nlonument. Malheureusement, les constructions,
titites a la häte, elevees en materiaux de mediocrf! qualitc et avec trop
peu (le soin, ne repondent pas a la grandeur magistrale de cette con-
ception. Il a fallu, de notre temps, en venir a des restaurations inlpor-
tantes et necessitees par rem de ruine de la facade de la Ciltllätlrilll"
de Laon. Ges restaurations, dirigees avec intelligence et. savoir par un
de nos plus habiles confreres, pernlettront aux clochers de Laon de
traverser encore plusieurs siecles.
Desormais, dans les eglises du xme siecle, le plan zidoplei a Laon pour
les clochers devait. l'emporter sur le plan des architectes de llle-de-
France. Vers 1260, on commencait a ellever les deux clochers de la
facatle de la cathedrale de Beims, qui n'ont, comparativement a la hau-
teur de cette facafle, qu'une Inediocre importance. lftitzige de leur beffroi
sent se (legage des constructions inferieurcsl ; mais le plan de ces clo-
chers, pris a la base des beffrois, est remarquable. Nous le donnons ici
ttig. 74), en A. au niveau de la souche du beffroi, et en B au-dessous de la
voüte (Pari-te a huit pans qui ferme; la tour au-dessous (le la fleche. (les
tleches, projetees en pierre, ne furent. point terrninees : les (lesastres
du xiv" siecle en zirreterent. Fexecution. Si l'on compare ce plan a tous
(feux que nous avons donnes precedemment dans le cours de cet article,
on y trouvera un progres sensible. Les pinacles (Fangles ne sont. plus
la un hors-d'oeuvre, un edicule accole aux quatre coins du clocher : ils
s'y lient intimement, ils forment des couvertures woütees sur les
angles E du beffroi de charpente qui penetrent Foctogone de la tour.
Ces piuacles ne sont. pas divises en etages comme ceux des tours de la
tzathedrzile de Laon, mais montent de fond comme les fenetres munies
de nleneaux servant d'ou'1'es au beffroi. L'un d'eux G contient un esca-
lier ajour qui permet d'arriver au-dessus de la votite. Ce plan est fort
bien etudie, ainsi que toutes les dispositions d'ensemble et. de detail
de la cathedrale de Beims; il presente une particularite toute nouvelle
' Voyez, pour les clochers des cathädrales de Paris et de Reims, le mot CATHEDRALE.